Les dernières statistiques sur l'emploi au Maroc du Haut Commisariat au Plan (HCP) recensent 29,3 % de NEETs parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Mais à quoi correspond ce terme barbare ou technocratique ? Autrement dit, quèsaco ? (Qu'est-ce que c'est ?)
NEET est un terme généralisé par les technocrates européens pour parler des jeunes qui ne sont ni étudiants ou scolaires, ni salariés, ni stagiaires. En anglais on dit Not in Education, Employment or Training. De manière plus précise, cette catégorie regroupe deux publics différents : d’une part, les jeunes diplômés à la recherche d’un travail, se trouvant temporairement éloignés du marché de l’emploi, exposés à un risque de chômage prolongé, d’autre part, les jeunes ayant quitté précocement le système éducatif et ne parvenant pas à s’insérer sur le marché du travail, faute de qualification et de compétences adéquates. Ce dernier groupe, en raison de son manque de qualification, est le plus exposé au risque de pauvreté permanente, voire d’exclusion sociale. Les NEET sont donc fortement exposés à la crise économique.
Les statistiques du HCP retiennent le nombre de NEETs comme indicateur permettant d'appréhender le potentiel des jeunes sous valorisés et éligibles à des postes d'emploi. Au Maroc, actuellement, le taux des jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ne travaillent pas, ne sont pas à l'école et ne suivent aucune formation est de 29,3 % au niveau national. Mais il y a une forte différence entre les sexes : 13 % parmi les hommes et 46 % parmi les femmes, un taux environ 3,5 fois plus important que celui des hommes.
Par région, le taux des NEETs varie entre 20,6% au niveau de la région d’Eddakhla-Oued Eddahab (7,5% parmi les hommes et 46,7% parmi les femmes) et 34,4% au niveau de la région de l’Oriental (16,8% parmi les hommes et 53,6% parmi les femmes). Par région, le taux des NEETs varie entre 20,6% au niveau de la région d’Eddakhla-Oued Eddahab (7,5% parmi les hommes et 46,7% parmi les femmes) et 34,4% au niveau de la région de l’Oriental (16,8% parmi les hommes et 53,6% parmi les femmes).
Abstraction faite du milieu de résidence ou de la région, les taux des NEETs sont largement plus importants parmi les jeunes femmes que les jeunes hommes. Les écarts absolus les plus élevés entre ces derniers ont été relevés au niveau des régions de Drâa-Tafilalet (44 points), Béni Mellal-Khénifra (43,6 points) et de Marrakech-Safi (43,2 points d'écart). Les écarts les plus faibles ont été observés au niveau de Casablanca-Settat (21,5 points) et de Laayoune-Sakia El Hamra (22,8 points).
La sortie prématurée du système éducatif de certains jeunes accentue souvent leur isolement, notamment lorsqu’ils se trouvent en situation de rupture familiale ou d’exclusion sociale. Le repérage des NEET constitue donc un enjeu prioritaire d'une politique de l'emploi : les actions d’accompagnement et d’insertion soutenues qui peuvent être mis en oeuvre supposent en effet que les NEET puissent avant tout être identifiés, pour se voir ensuite proposer des solutions de formation ou d’insertion adaptées le plus possible à leur profil et aux besoins de la région où ils résident.