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Maroc : inflation record sur les produits alimentaires

Le phénomène de hausse substantielle des prix se constate à l’échelle internationale et le Maroc, comme ses voisins du Maghreb, n’échappe pas aux poussées inflationnistes.

Selon la dernière estimation du Haut-Commissariat au Plan, le taux d’inflation général augmente de 5,9% en avril 2022 frôlant les 6% cumulés sur l’année.

Plus inquiétant du point de vue du consommateur qui voit s’envoler le prix des produits de première nécessité, l’inflation est portée par la forte hausse des prix des produits alimentaires, exception faite de l’alcool et du tabac, qui est estimée à 9,4%, un record depuis 1996.

Ramadan

Ce pouvait être un ressenti sujet à discussion, fonction du quartier et de la ville, c’est désormais un constat bien établi par l’organisme chargé de produire et de publier des statistiques nationales. Le HCP a confirmé sur les deux derniers mois une inflation globale à plus de 5% et une hausse de cette dernière, entre le mois de mars et le mois d’avril de cette année, particulièrement sur les produits alimentaires, ô combien en tension sur le marché tout au long du mois sacré.

Sur l’ensemble des produits, le taux d’inflation sur 12 mois passe de 5,3% en mars à 5,9% si l’on intègre les seules statistiques du mois d’avril. Aussi, sur les quatre premiers mois de l’année, les prix mis en exergue par cet indice du Haut-Commissariat au Plan ont augmenté de 4,5% dont la moitié enregistrée durant le seul mois d’avril de cette année.

Dans une note adressée aux médias, le HCP ne se montre guère optimiste sur la tendance annuelle. L’organisme prévoit, en effet, une hausse des prix pouvant aller à des niveaux bien supérieurs à la moyenne des deux dernières décennies.

En ce qui concerne l’évolution des prix des produits non alimentaires, les variations vont d’une stagnation de la facture Santé, médicament et soin, à une hausse de 12,4% pour relativement au prix du transport.

Taux directeur 

À l’instar de l’évolution constatée à l’échelle régionale et internationale, la hausse des prix est alimentée selon les rédacteurs de la note mensuelle par une pression qui trouve son origine dans des facteurs externes, tels que la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires sur les marchés internationaux et la hausse des prix chez les principaux partenaires commerciaux du Maroc, à savoir l’Espagne et la France. Cette analyse est reprise, sinon dans sa formulation, du moins dans son esprit, par Bank Al-Maghrib, fin mars dernier, lors de la tenue de la traditionnelle réunion trimestrielle du Conseil de la Banque Centrale.

Notons que malgré l’inflation avérée, la Banque Centrale avait décidé de maintenir inchangé son taux directeur à 1,5%. Abdellatif Jouahri, gouverneur de BAM, plus optimiste quant aux projections à court et moyen terme, justifie sa décision en pariant sur le caractère éphémère des causes provoquant l’actuelle hausse des prix. Pour le gouverneur de la Banque Centrale «l’inflation enregistrée en ce moment n’est pas structurelle» et table sur un retour à des taux plus raisonnables à partir de 2023.

En savoir plus

+ 12,3 % pour les fruits

Les hausses des produits alimentaires observées entre mars et avril 2022 concernent principalement les «Fruits» avec 12,3%, les «Poissons et fruits de mer» avec 9,8%, les «Huiles et graisses» avec 5,0%, les «Légumes» avec 2,9%, les «Viandes» avec 1,8%, le «Pain et céréales» avec 1,4% et le «Café, thé et cacao» avec 0,3%.

En revanche, les prix ont diminué de 0,5% pour les «Lait, fromage et œufs». Pour les produits non alimentaires, la hausse a concerné principalement les prix des «Carburants» avec 13,2%.

Les hausses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Al-hoceima avec 3,6%, à Fès avec 3,3%, à Dakhla avec 2,3%, à Oujda, Rabat, Safi et Errachidia avec 2,0%, à  Kénitra et Tanger avec 1,9%, à Marrakech, Meknès et Laâyoune avec 1,6%, à Tétouan avec 1,5%, à Casablanca et Béni Mellal avec 1,3% et à Agadir avec 1,2%.

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