Le Maroc est confronté à une vague de boycott d'entreprises marocaines par les clients. Cette action profite aux compagnies étrangères qui du coup exportent d'avantage au Maroc. Comme quoi l'enfer est vraiment pavé de bonnes intentions.
Un boycott vise depuis des mois la marque d'eau minérale Sidi Ali. Des consommateurs marocains refusent d'acheter ce produit. Alors que certains y voient une instrumentalisation de la population visant des personnalités politiques comme Aziz Akhannouch, les boycotteurs affirment qu’il s’agit d’un ras-le-bol citoyen réel, tirant son origine de la hausse des prix et de la baisse du pouvoir d’achat. Oui mais ne tirent-ils pas contre leur propre camp ?
Un peu plus de deux mois après le début de la campagne de boycott et après l’annonce des résultats très négatifs de Centrale Danone, c’est au tour des Eaux minérales d’Oulmès, détentrice de la marque Sidi Ali, de prévenir sur une baisse sensible de ses résultats. Eaux minérales d’Oulmès explique dans un communiqué que les résultats « ont fortement fléchi », mais maintient sa stratégie « malgré la pression à la baisse exercée par le ralentissement de ses lignes de production Sidi Ali ».
Victime de boycott, la société Centrale Danone avait également fait part d’une forte baisse de son chiffre d’affaires et un résultat négatif de 150 millions de dirhams. Centrale Danone avait indiqué par ailleurs avoir été contrainte de mettre un terme aux contrats d’intérimaires de courte durée et à diminuer ses volumes de collecte de lait cru auprès de ses 120 000 éleveurs partenaires.
Et voici que les importations d'eaux minérales au Maroc ont enregistré un bond de plus de 45% comparativement à l'an dernier, selon le site Al Bayane. Se basant sur les derniers chiffres publiés par l’Office des changes, les importations concernant les eaux minérales, au premier semestre sont passées de 88,76 millions de DH à fin juin 2017, à plus de 130 millions de DH à fin juin 2018, précise la même source. Les principaux fournisseurs sont l’Espagne, la France et l’Italie.
Cette hausse est incontestablement due au boycott, qui vise depuis des mois la marque Sidi Ali.