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Maroc : Le café mytique Hafa ferme ses portes à Tanger

Le Café Hafa, endroit mythique de la ville Tanger, est fermé depuis samedi matin. Et pour cause, une opération de destruction d’une terrasse construite, «sans permis» par son propriétaire.

Hier, le média local Tanja 24 a rapporté l’information, précisant que les autorités locales de la ville du Détroit ont procédé à la destruction de des piliers et d’une dalle de béton montés sans permis de construction. «Sous la supervision du directeur de la commune urbaine de Tanger et le caïd de la Deuxième circonscription administrative, les autorités ont procédé à la démolition de ladite construction, ce qui a empêché les clients de se rendre au café», poursuit le média.

Mais l’intervention des autorités locales est dénoncé par Abderrahman El Akel, propriétaire du café. Dans une déclaration accordée à Hespress, il affirme que l’intervention «a été marquée par plusieurs dysfonctionnements». Il dit ne pas avoir reçu un avis de démolition au moment où sa demande formulée auprès des autorités compétentes pour l’octroi d’un permis de construction n’aurait pas eu de retour.

Ce célèbre café est situé dans le quartier Marshan à quelques centaines de mètres au nord-ouest de la Kasbah. Crée en 1921 par Ba M’hamed, le café Hafa, au décor très austère, a su résister a toutes les tentations du modernisme, à la folie de l’argent.  Ba M’hamed a su refuser toutes les offres, les plus alléchantes. Son café, avec son mobilier vétuste, continue a abriter plusieurs familles de chats.

Surplombant la mer, quelques terrasses étroites reliées par des marches trop hautes, des tables en fer à la peinture écaillée, des chaises en plastique de supermarché… Mais une vue sublime sur le détroit, la ville et son port… C’est dans ce café mythique que s’est construite en partie la légende de Tanger. De Paul Bowles à Mohamed Choukri, de Jean Genet aux Beatles, aux Rolling Stones, Jimi Hendrix, Sean Connery, William Burroughs et bien d’autres, tous les amoureux de l’âme tangéroise sont venus ici bavarder, écrire, peindre, boire le thé à la menthe ou fumer la chicha. Il est des lieux que l’on sait habités, où l’on pressent que les vivants et les morts peuvent dialoguer en paix. Le Café Hafa est de ceux-là.

 

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