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Maroc : maintien en détention de deux journalistes clamant leur innocence

Le pourvoi d’Omar Radi et Soulaimane Raissouni a été rejeté ce mardi par la Cour de cassation du Maroc, a annoncé l’avocat des journalistes le lendemain. La plus haute instance judiciaire du pays a ainsi confirmé la condamnation des deux hommes à respectivement six et cinq ans de prison ferme pour agressions sexuelles prononcée en 2022. La situation des prisonniers, qui ont toujours nié les faits reprochés, a fait réagir les défenseurs de la liberté d’expression.

Ils avaient été placés en détention en 2021. Leurs avocats ont dénoncé des conditions de vie en prison « qui ne respectent pas les droits élémentaires » et ont alerté sur l’état de santé dégradé de leurs clients. Le journaliste indépendant Omar Radi, 37 ans, également militant des droits humains, avait été arrêté en juillet 2020 après qu’une ex-collègue l’avait accusé de viol. Le mis en cause avait évoqué des « relations librement consenties ».

Soulaimane Raissouni, un éditorialiste de 51 ans ne ménageant pas les autorités dans ses prises de position, était poursuivi pour l’agression sexuelle d’un jeune militant LGBTQ. Interpellé en mai 2020, il avait affirmé être inquiété par la justice « à cause de ses opinions » et s’était lancé dans une grève de la faim qui avait duré 122 jours.

Un « calvaire judiciaire inhumain »

« Nous savons que la justice n’est pas indépendante dans cette affaire, mais nous espérons une grâce royale pour clore ce dossier qui a tellement nui à l’image de notre pays », a déclaré le père d’Omar Radi. Reporters sans frontières (RSF), par la voix de son représentant en Afrique du Nord Khaled Drareni, a demandé aux autorités marocaines de « mettre un terme à ce calvaire judiciaire inhumain » en les libérant.

Les arrestations des deux journalistes « n’ont rien à voir » avec leur métier ou leurs prises de position, ont cependant affirmé les autorités marocaines. Aïcha Guella, présidente de l’Association pour les droits des victimes (AMVD) s’est de son côté dite satisfaite de la décision la Cour de cassation. L’avocate a estimé que les deux reporteurs tentaient « de politiser ces affaires alors que les faits ont été établis devant la justice ».

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