Quelques jours après l’absence des ministres du RNI lors de la réunion du Conseil du gouvernement tenue le 8 février, qui a fait émerger des rumeurs concernant un supposé boycott de cette réunion, les prises de position, les informations diffusées ici ou là (vraies ou fausses), les racontars vont bon train. Le Parti Authenticité et Modernité (opposition) qualifie l'absence des ministres de "mesure sérieuse" et la fustige.
Le Parti Authenticité et Modernité (PAM, de centre gauche), plus grand parti de l'opposition au Maroc, a qualifié de "mesure sérieuse" le boycott de certains ministres d’un conseil gouvernemental.
Il y a environ une semaine, les ministres relevant du Rassemblement national des indépendants (RNI), membre de la Coalition gouvernementale, s’étaient absentés du dernier conseil gouvernemental, à l’instar d’une réunion présidée, récemment, par le chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, dans la ville de Oujda (Nord-est).
La nouvelle avait aussitôt provoqué une polémique dans la sphère politique marocaine.
A cet égard, le chef du bloc parlementaire du PAM au sein de la Chambre des représentants, Mohamed Chrourou, a déclaré que "la gravité de l’absence des ministres réside dans le fait qu’elle était survenue directement après les déclarations de l’ex-chef du gouvernement, Abdel-Ilah Benkiran, dans lesquelles il avait attaqué certains partis de la coalition gouvernementale".
Lors du congrès du Parti de la Justice et du Développement (PJD) tenu le 3 février, Benkiran, également ex-Secrétaire général du PJD, avait critiqué Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et secrétaire général du RNI.
"Je vous préviens que le mariage de l’argent et du pouvoir représente un danger pour l’Etat", a déclaré Benkiran s’adressant à Akhannouch, considéré comme l’un des hommes d’Affaires marocains de premier plan.
Pour sa part, le chef du bloc parlementaire du PAM au sein de la Chambre des conseillers, Aziz Benazzouz, a déclaré que "son parti n’est pas sûr que l’absence des ministres soit basée sur un boycott du Conseil gouvernemental".
"Cependant, les données dans la sphère politique confirment l’existence d’un problème dans les travaux de la majorité au gouvernement", a-t-il ajouté.
Benazzouz qui s’exprimait lors de la même conférence de presse, a critiqué la position du RNI et l’a qualifiée "d’absentéisme d’une institution constitutionnelle".
Le ministre des Affaires générales, Lahcen Daoudi, s’est exprimé sur cette absence dans des déclarations accordées à TelQuel Arabi.
« S’il s’agit d’un boycott, c’est un précédent inacceptable » a déclaré le ministre avant d’ajouter que d’éventuels problèmes entre les formations composant la majorité gouvernementale doivent être discutés « au sein de la majorité et non pas au sein du gouvernement ». Pour Daoudi, un boycott du Conseil de gouvernement impacte « le citoyen en premier lieu ». Le ministre des Affaires générales s’est également exprimé sur l’absence des ministres affilés au parti de la colombe lors de la tournée gouvernementale dans la région de l’Oriental en affirmant qu’elle n’est « pas raisonnable si elle n’est pas justifiée ».