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Maroc : un été en point d’interrogation

Le royaume chérifien hésite à rouvrir ses frontières pour l’été. Prudentes, les autorités allègent les restrictions au compte-gouttes.

(Le Point international) - Pour gagner la bataille du tourisme, le royaume peut mettre en avant ses statistiques de vaccination : 8 millions de personnes vaccinées dont 5 millions ayant reçu les deux doses. « 16,6 % de la population cible », expliquent les données fournies par les autorités, 30 millions composant ladite population.

Un voyage à Tanger ou un retour en famille demeurent une hypothèse. Sur le sujet, la prudence fait figure de ligne politique. L'état d'urgence sanitaire règne, les frontières (air, mer, terre) sont fermées jusqu'au 10 juin.

5Le Depuis le 30 mars, les liaisons aériennes sont suspendues entre France et Maroc.

L'ambassade de France « recommande de reporter tout projet de déplacement vers le Maroc ». Ne voulant pas risquer un regain de nouveaux cas et un engorgement des hôpitaux, un calendrier très prudent avait été décidé afin que les fêtes de l'Aïd (synonyme de rassemblements familiaux) ne se transforment pas en un cluster géant. Les signaux politiques et sanitaires sont émis au compte-gouttes. Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a loué la « stabilité » de la situation épidémiologique.

De premières mesures d'allègement des restrictions ont suivi : couvre-feu aéré, de 23 heures à 4 h 30, soit une bouffée d'oxygène pour les restaurants et cafés, qui fermaient à 20 heures jusque-là. Les compagnies aériennes demeurent prudentes dans leurs annonces. Tanger et Agadir sont annoncés par Air France au départ de Paris. Il faudra attendre début juin pour connaître les décisions du Maroc.

Un virus sous contrôle

Le 26 mai, Rabat enregistrait deux décès et 385 nouveaux cas, pour une population de 36 millions d'habitants. Un an auparavant, jour pour jour, le pays comptait un décès et 99 cas. La situation se détériorera durant l'été 2020.

À ce jour, le pays a cumulé 517 808 cas et 9 131 décès. En 2019, 13 millions de touristes franchissaient les frontières, en hausse de 5,2 % par rapport à 2018. La pandémie a stoppé net cette ascension. Les deux moteurs de la fusée tourisme au Maghreb sont le Maroc et la Tunisie. Si les deux souffrent plus vivement qu'une Algérie peu affectée par la fermeture de ses frontières, sa reprise est prévue en 2022, « 2023 à plein régime », selon un homme d'affaires. Et le Maroc préfère museler la pandémie plutôt que de risquer une nouvelle vague pour une saison touristique improbable.

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