Un journaliste, qui couvrait la contestation sociale qui a enflammé l'année dernière la région marocaine du Rif, a été condamné jeudi à une peine de trois ans de prison, a-t-on appris auprès de son avocate. Il était accusé de ne pas avoir dénoncé un crime commis contre la sécurité d'Etat.
La justice marocaine lui reproche d'avoir eu un contact téléphonique avec un ressortissant marocain basé à l'étranger, qui lui avait fait part de son intention d'introduire des armes au Maroc, sans en avoir informé les autorités, selon son avocate. Elle a qualifié la condamnation de «cruelle» et dit espérer sa relaxe en appel.
La décision a été rendue par la même juridiction que celle qui a condamné à 20 ans de réclusion jeudi le chef de file du mouvement de contestation. Au total, 53 personnes comparaissaient lors de ce procès-fleuve de neuf mois.
Le «Hirak» du Rif, dans le nord du pays, a commencé en octobre 2016 après la mort d'un vendeur de poisson qui a péri broyé dans une benne à ordures où il tentait de récupérer sa marchandise confisquée et jetée par la police.