Le Roi marocain s'exprimait en marge du premier Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission "Climat et le Fonds Bleu du Bassin du Congo", tenu dimanche à Brazzaville, la capitale du Congo.
Le Roi du Maroc, Mohammed VI, a appelé, dimanche, les chefs d'Etat et de gouvernement africains à une mobilisation "collective" pour faire face aux "effets dévastateurs" du réchauffement climatique qui "risquent d’entraîner d’importantes migrations de population, de fragiliser les Etats et de favoriser la précarité" sur le continent.
Le Roi marocain s'exprimait en marge du premier Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission "Climat et le Fonds Bleu du Bassin du Congo", tenu dimanche à Brazzaville, la capitale du Congo.
Invité d'honneur du Sommet, Mohamed VI a mis en garde contre les conséquences induites par les changements climatiques, notamment, "les pénuries alimentaires et les baisses des réserves en eau".
Ces conséquences "risquent d’entraîner d’importantes migrations de population, de fragiliser les Etats et de favoriser la précarité", a-t-il averti.
"Comment admettre en effet, que, dans un continent qui dispose de plus de 5000 milliards de mètres cubes d’eau dans ses nappes phréatiques, 320 millions d’Africaines et d’Africains n’ont pas accès à l’eau potable ? " s’est-il indigné.
"Si nous n’agissons pas, dans les années à venir, le changement climatique conduira à une dégradation des terres et à une raréfaction des ressources en eau : les 25000 km² de voies navigables risquent alors l’ensablement et la pollution", a-t-il encore averti.
Pour la construction de l’Afrique de demain, "la préservation de l’environnement est la base de la co-émergence de l’Afrique, le socle sur lequel sera bâtie la croissance économique inclusive du continent", a affirmé le souverain du Maroc, soulignant que l’appauvrissement de la biodiversité africaine, "engendre de lourdes conséquences sur la vie quotidienne des populations, et nuit au développement socio-économique des communautés qui en dépendent"
Le Sommet de ce dimanche vise à "collecter des ressources pour financer des programmes et projets dans les domaines de l’économie bleue, l’économie verte et la lutte contre les changements climatiques y compris celle contre la pauvreté", a annoncé samedi le ministère congolais de l’Environnement dans une note envoyée aux Medias.
Les chefs d’Etat devront, ainsi, définir les modalités concrètes d’opérationnalisation du "Fonds bleu" à soumettre aux parties impliquées dans la dégradation du Bassin du Congo et de ses ressources.
Pratiquement, ils doivent réussir à mobiliser les 100 millions d’euros nécessaires pour la subvention des projets susceptibles de préserver les énormes stocks de carbone constitués non seulement des arbres, mais aussi des tourbières présentes de part et d’autre du fleuve Congo.
Créé à la faveur d’un accord conclu en mars 2017 à Oyo dans le nord du Congo par douze pays d’Afrique centrale, le Fonds bleu est une initiative lancée, il y a une année et demi, par le Congo à l’occasion de la COP22 à Marrakech au Maroc.
Il vise à permettre aux États de la sous-région du bassin du Congo de passer d’une économie liée à l’exploitation des forêts à une économie basée davantage sur les ressources issues de la gestion des eaux, et notamment de celle des fleuves.