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Treize mille Marocaines candidates pour la cueillette de fraises en Espagne

Environ 13 000 femmes, principalement issues du milieu rural marocain défavorisé, font la queue cette semaine dans cinq endroits au Maroc dans l’espoir d’obtenir un emploi de saisonnier dans la récolte de fraises à Huelva, dans le sud de l’Espagne, rapporte EFE.

Pendant environ cinq mois, ces ouvrières vont vivre en terre inconnue, séparées de leurs enfants et accomplissant un travail physiquement exigeant avec un seul objectif en tête : gagner le plus d’argent possible pour retourner au Maroc et aider à soutenir leur famille.

L’opération de sélection, coordonnée par les autorités espagnoles et marocaines (à travers l’ANAPEC), est organisée simultanément à Oujda, Agadir, Meknès, Marrakech et notamment à Mechra Belksiri, une ville de 30 000 habitants à mi-chemin entre Rabat et Tanger.

Mechra Belksiri est l’un des principaux centres régionaux du Gharb, la région agricole du nord-ouest constellée de villages dispersés et où les opportunités de travail ne sont pas abondantes.

En fait, beaucoup de femmes dans la région fertile et similaire au sud du climat péninsule ibérique sont employées dans le secteur agricole, mais les conditions de travail auxquelles elles aspirent en Espagne dépassent celles offertes au pays.

 

Début en avril prochain

Dans un communiqué, le ministère du Travail et de l'Intégration professionnelle a annoncé que le départ des ouvrières agricoles bénéficiaires de permis de travail en Espagne débutera en avril prochain, dans le cadre d'une opération supervisée par l'Agence régionale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec) de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de la division de l'emploi à l'étranger relevant du ministère.

À la fin de la première phase d'inscription, le 19 janvier, près de 33.500 dossiers ont été déposés, dont près de 13.000 ont été présélectionnés pour leur conformité aux conditions requises, avant de passer par une sélection finale, effectuée du 29 janvier au 1er février à Mechraa Bel Ksiri, Meknès, Marrakech, Agadir et Oujda. Pour être choisies, les femmes doivent notamment avoir être en bonne condition physique, être mariées, et avoir des enfants de moins de 14 ans pour garantir leur retour au Maroc une fois la récolte terminée.

A l'issue de l'opération de sélection, qui s'est faite sous la supervision de l'ANAPEC, en présence des représentants de l'administration espagnole et des associations professionnelles agricoles de la province de Huelva, le côté espagnol communiquera la liste des ouvrières sélectionnées à l'Anapec, afin de les convoquer pour finaliser les dossiers de demande de visa.

Les services du ministère de l'Intérieur œuvreront pour faciliter l'obtention ou le renouvellement des passeports, alors que les autorités espagnoles se chargeront de l'octroi des permis de travail, assure le ministère, ajoutant que les agences locales animeront des sessions d'information et de sensibilisation au profit des ouvrières sélectionnées.

Ue agence mobile sera installée au port de Tanger-ville pour accompagner les bénéficiaires de contrats de travail saisonniers, a également fait savoir le ministère, notant qu'il poursuivra sa coordination avec le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale pour assurer de près le suivi des conditions du travail et de logement de ces ouvrières, notamment en effectuant des visites sur le terrain.

Le recrutement de ces ouvrières s'inscrit dans le cadre de la convention de la main-d’œuvre signée entre le Maroc et l'Espagne le 25 juillet 2001, rappelle le communiqué, précisant que le ministère a reçu, le 21 décembre 2017, une demande de l'ambassade espagnole pour le recrutement de 11.000 ouvrières au profit d’entreprises de la province de Huelva, pour récolter les fruits rouges pour une durée de 3 mois. Elles recevront un salaire de 37 euros net par jour, avec transport et logement pris en charge par les employeurs.

L'ANAPEC a lancé les opérations d'inscriptions et de présélection le 8 janvier dernier, via ses agences locales couvrant 71 provinces dans 12 régions, et en coordination avec les autorités locales. L'Agence, qui se charge de ce volet depuis 2006, avait déjà mené des opérations de recrutement similaires en 2008 (plus de 10.000 ouvrières).

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