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Une chaîne algérienne se moque du roi Mohammed VI : le Maroc est scandalisé

Une émission de télévision satirique, avec le roi du Maroc présenté comme une marionnette, et quelques répliques sur le Sahara occidental… Il n’en fallait pas plus pour crisper encore un peu plus les relations entre l’Algérie et le Maroc. Le Royaume est scandalisé et proteste.

(Le Courrier International) - Cela aurait pu simplement rester quelques minutes de télévision. Mais l’édition du vendredi 12 février de Week-end Story est en train de prendre les allures d’une affaire d’État, qui rappelle que la tension est à son comble entre l’Algérie et le Maroc.

Dans cette émission satirique diffusée sur la chaîne de télévision Al-Chourouk News, une marionnette à l’effigie de Mohammed VI est apparue à l’écran. Et l’animateur a alors réglé ses comptes avec le monarque marocain.

Au cœur de ce dialogue factice, la récente normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Les invités, qui confondent parfois Juifs et Israéliens, s’en donnent à cœur joie, dans des propos emprunts d’antisémitisme.

“Les Juifs sont un danger pour l’Algérie et pour le royaume marocain”, lance l’un des invités à la marionnette du roi Mohammed VI, qui se désole de ne pas avoir gagné “en tranquillité” après cette reconnaissance. À un autre moment, un député du parti au pouvoir en Algérie déclare “ne se prosterner que devant Dieu” et non devant un souverain. “C’est un fou, celui-là”, lance-t-il en référence à Mohammed VI.

Mohammed VI, une ligne jaune

Pour les médias marocains, la farce est de très mauvais goût. “Face à la bassesse d’une chaîne algérienne, le peuple marocain uni derrière son roi”, titre le site d’information Le360.ma, qui souligne les nombreux tweets de personnalités venus défendre le roi du Maroc. Sur les réseaux sociaux, les hashtags الملكخطاحمر# [“le roi est une ligne jaune”] et الملكمحمدالسادسخطاحمر# [“Mohammed VI est une ligne jaune”] sont devenus parmi les plus utilisés au Maroc. Même les plus hauts responsables de l’État ont dit leur indignation, recense le site d’information Le Desk, qui cite le chef du gouvernement Saad Eddine El-Othmani :

"Face aux succès continus du pays à plus d’un niveau et en particulier dans celui du Sahara marocain, les médias opposés ont l’intention de mener une guerre d’insultes contre les institutions constitutionnelles du pays, dont Sa Majesté le roi. Ce que le peuple marocain rejette.”

Au Maroc, le roi, qui occupe la fonction de commandeur des croyants, est considéré comme une personnalité sacrée, et le critiquer peut être passible de poursuites. Mais cette affaire intervient aussi dans un contexte de recrudescence de l’inimitié entre les frères ennemis. La reconnaissance par les États-Unis, dans les dernières semaines du mandat de Donald Trump, de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental a sonné comme un camouflet pour le Front Polisario indépendantiste et son allié algérien. En échange, le Maroc avait annoncé la normalisation de ses relations avec Israël.

Malik Ben Salem

 

Offense au roi Mohammed VI : grosse colère au Maroc

Après l’indignation de certaines autorités et celles des internautes marocains, l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) a vivement réagi suite à l’attaque d’Echchourouk contre le roi Mohammed VI. En effet, la chaîne algérienne proche des milieux militaires a caricaturé le roi Mohammed VI dans une émission satirique, où le souverain chérifien a été parodié en marionnette.

L’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) a vivement réagi suite à l’attaque contre le roi Mohammed VI par la chaîne algérienne Echchourouk. Proche des milieux militaires, la chaîne avait caricaturé le roi Mohammed VI, dans une émission satirique, où le souverain chérifien a été parodié en marionnette.

« Ces attaques immorales contre les institutions marocaines, l’institution monarchique en tête, d’une manière impertinente et dégradante est un acte condamnable et contraire à l’éthique de la profession de journaliste », indique l’ANME, dans un communiqué, martelant que « quiconque porte atteinte au père de la Nation, garant de sa stabilité et protecteur de ses frontières, porte atteinte à tous les Marocains à l’intérieur et à l’extérieur du royaume ».

L’Association appelle les « professionnels algériens des médias à condamner ce comportement corruptible de la chaîne Echchourouk, invoquant l’éthique de la profession de journaliste et le respect des basiques de la profession dans le traitement des affaires marocaines, en particulier quand il s’agit de l’institution royale que les Marocains considèrent comme une ligne rouge qu’ils ne permettront à personne de dépasser ».

Le souverain et le Maroc ont été la cible d’un « déferlement de haine et d’attaques alimentées par la désinformation lors de l’une des émissions de la chaîne de télévision. Pour l’animateur, les mots « juif » et « sioniste » sont des synonymes, la « RASD » « est une entité reconnue par la majorité des pays africains ». Pour l’ANME, cette campagne de dénigrement et de désinformation « ne peut être ni ignorée ni tolérée sous prétexte de liberté d’expression parce que la dernière chose qui existe en Algérie est la liberté d’expression ».

L’association rappelle par ailleurs que « la fonction première des médias, lorsqu’il s’agit d’affaires extérieures et de relations avec les voisins, est d’offrir un contenu pertinent qui sert la proximité et la coopération fraternelle. Au pire des cas, il vaut mieux s’abstenir plutôt que de s’enfoncer dans le bourbier de la bassesse et l’insulte, dont malheureusement des plateformes et des supports algériens en font une spécialité depuis de nombreuses années ».

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