Partager sur :

France : Anasse Kazib, un petit-fils de tirailleur marocain, candidat à la présidentielle

Après une carrière de militant syndicaliste, Anasse Kazib, ce franco-marocain, se présente à l'élection présidentielle française de 2022 sous l'étiquette du mouvement Révolution Permanente.

Fils d'un aiguilleur de la SNCF, Anasse Kazib grandit à Sarcelles dans le Val-d'Oise. Il rapporte que son père n'a jamais pu obtenir le même statut que ses collègues à cause de ses origines étrangères. En 2012, il rejoint à son tour la SNCF en qualité d'aiguilleur. Il est marié et a deux enfants.

Il incarne une jeunesse française dont les parents, arrivés du Maroc, ont participé à l’âge d’or du pays pendant les Trente glorieuses.

Trois ans après son arrivée dans l'entreprise, Anasse Kazib devient délégué syndical Sud Rail au Bourget. Sensible aux thèses révolutionnaires et trotskistes, il adhère au Courant communiste révolutionnaire et devient contributeur du site Révolution permanente.

Le grand public le découvre en 2018, alors qu'il commence à collaborer à l'émission radiophonique de grande écoute Les Grandes Gueules, sur RMC. Écarté en 2020, il rejoint un temps l'équipe des chroniqueurs de Cyril Hanouna dans Touche pas à mon poste, sur C8.

Très actif pendant le mouvement des Gilets jaunes, Anass Kazib annonce pour la première fois son intention de se présenter à l'élection présidentielle en avril 2021, lors d'un conseil politique du NPA. Le Nouveau Parti Anticapitaliste s'y oppose. Sur fond de scission, Anass Kazib maintien sa candidature tandis que le Courant communiste révolutionnaire quitte finalement le NPA en juin 2021.

Honorer les sacrifices des parents marocains

Le fait qu’Anasse Kazib soit l’enfant d’un ouvrier marocain, lui-même ancien cheminot parmi ceux qui ont émmigré du Maroc dans les années 1960, a également été déterminant. «Il s’agit non seulement d’un jeune ouvrier, mais aussi de quelqu’un issu de l’immigration maghrébine investi dans les mobilisations antiracistes et anti-islamophobie des dernières années», selon le NPA, qui espère que cette pré-candidature permette aux jeunes de quartiers de se sentir représentés.

Le père d’Anasse Kazib fait partie aujourd’hui des chibanis, après avoir lutté longtemps et vainement pour obtenir son statut professionnel de cheminot. Cette histoire de famille a participé à son engagement dans l’action syndicale et notamment les grèves contre la réforme de la SNCF, comme il l’a confié en 2018 à Libération :

«Mon père est né au Maroc, alors il a été discriminé sur sa carrière et sa retraite. Il n’avait pas le statut alors qu’il était cheminot comme moi. Quand t’es fils de cheminot, ça te met la pression, mais tu connais les trois-huit, tu sais comment ça se passe avant même de mettre les pieds dans l’entreprise. Tu sais que c’est un choix et que tu ne fais pas ça pour l’argent.»

 

Français
Partager sur :