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La galère de MRE en Espagne : qui pour les aider ?

La communauté marocaine en Espagne est vivace. Chaque jour elle apporte des initiatives qui sont à son honneur. Mais il y a aussi des MRE qui vivent la galère. Il faut le savoir et leur venir en aide.

Idriss, 23 ans, a quitté le Maroc à la nage et est arrivé à Grenade il y a trois mois. Sans-abri, il squatte l’ancien cinéma Multicines Centro et survit grâce à la générosité des voisins.

Idris s’est aménagé son petit espace privé, avec des couvertures et des cartons, dans les escaliers du Multicines Centro, fermé il y a dix ans. Le jeune homme aux cheveux bouclés parle très peu l’espagnol, mais arrive à se faire comprendre avec des gestes. Il explique au journal Ideal qu’il n’a pas trouvé de place sur les pateras et qu’il a dû nager du Maroc à Grenade. Dans son petit espace aménagé, on trouve un sac à dos, des vêtements, des écouteurs et un vieux matelas. Pendant les périodes de froid, il dit bénéficier de l’aide de certains voisins.

Depuis son arrivée à Grenade, Idriss vit dans cet espace. Le jeune homme confie qu’il « travaille », mais aussi qu’il « cherche du travail ». Avec des gestes, il fait savoir qu’il est coiffeur. Mais il est à la recherche d’un travail qui lui rapporte plus d’argent pour améliorer ses conditions de vie et se prendre en charge de manière plus convenable.

Yassine, atteint d’un cancer et à la rue à Barcelone

Yassine El Yakoubi, un Marocain de 37 ans atteint d’un cancer du côlon, est un sans-abri pris en charge à l’église Santa Anna de Barcelone depuis des mois, en attendant d’avoir une place dans un refuge.

Arrivé en Espagne depuis Tétouan au Maroc il y a neuf mois, Yassine vit dans la rue et suit sa chimiothérapie pour un cancer du côlon. « Je suis venu ici parce qu’un ami m’a dit qu’à Santa Anna, ils pouvaient m’aider et me donner quelque chose à manger », explique-t-il à El Diario. Teresa, la femme qui l’a reçu à son arrivée dans ce refuge des sans-abris, a été très choquée de savoir que, comme elle, il traitait un cancer de côlon. « Moi à la maison et lui, dans la rue. Ça me paraissait très dur », déclare-t-elle.

Le jeune homme vit dans des conditions pénibles. Il dit passer ses nuits sous les escaliers, une sorte de débarras, dans un immeuble situé dans le quartier « Poble-sec », où il n’y a ni électricité ni eau courante, qu’une femme musulmane lui permet de squatter. « Je ne vais pas bien, surtout quand je sors de la chimio, j’ai mal aux mains. J’ai aussi très mal à la gorge quand je bois quelque chose de froid, je suis faible et je dors toute la journée… », confie-t-il.

Le cancer du côlon lui a été diagnostiqué en novembre 2021, mais il a commencé par se sentir mal peu de temps après son arrivée à Barcelone. « Mon intention était de venir travailler pour gagner ma vie. Et j’ai d’abord trouvé du travail dans un restaurant à Castelldefels », raconte Yassine qui logeait chez une sœur. Mais pour des raisons qu’il n’a pas voulu évoquer, la sœur lui a demandé de partir. Dans la foulée, il a commencé à sentir des maux de ventre, au point de subir une opération.

Depuis lors, il porte en permanence un petit sac en plastique à hauteur de l’abdomen dans lequel il fait ses besoins. « Le sac, c’est quelque chose de compliqué même si tu es à la maison. Parce qu’il faut le nettoyer et y prêter beaucoup d’attention… Je ne veux pas m’imaginer la situation de celui qui vit dans la rue », déplore Teresa. Yassine, lui, ne demande qu’une chose : « un endroit propre pour dormir au chaud ». Depuis trois mois, il attend l’appel d’un refuge sans-abri, après s’être rapproché des autorités municipales qui lui ont demandé de s’adresser à la Croix-Rouge.

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