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La participation politique des Marocains résidant à l'étranger : entre droit de vote et désengagement des jeunes.

Maglor - Abdelaouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, a récemment confirmé que les Marocains vivant à l’étranger bénéficient pleinement du droit de vote et peuvent également se porter candidats aux élections marocaines. Cette déclaration, faite lors d’une session parlementaire en réponse à une question posée par le groupe du Parti de la Justice et du Développement (PJD), intervient alors qu’une étude récente du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) en collaboration avec l’Institut Ipsos, met en lumière un phénomène préoccupant : une partie des jeunes Marocains de la diaspora, notamment en Europe, semble se détourner de la vie politique marocaine.

Une étude révélatrice d’un désengagement des jeunes

L’étude commandée par le CCME révèle que les jeunes Marocains vivant en Europe expriment une préférence pour participer aux élections de leur pays de résidence plutôt qu'aux scrutins marocains. Ce désintérêt croissant vis-à-vis des élections marocaines illustre une certaine distance, voire une déconnexion, entre la nouvelle génération de la diaspora et le processus politique de leur pays d’origine.

Cette situation soulève des questions importantes sur l’implication future de la diaspora marocaine dans les affaires nationales, alors que cette communauté représente une force économique et culturelle essentielle pour le Royaume. Avec plus de cinq millions de Marocains vivant à l’étranger, l’enjeu est de taille : comment maintenir leur engagement dans la vie politique marocaine tout en répondant à leurs aspirations spécifiques ?

Un cadre législatif déjà favorable

Malgré ce désengagement constaté, Abdelaouafi Laftit a tenu à rappeler que le cadre législatif en vigueur permet aux Marocains de l’étranger de participer aux élections sur un pied d’égalité avec ceux résidant au Maroc. Ces citoyens ont la possibilité de voter directement dans les bureaux électoraux au Maroc ou par procuration. Les lois en place visent à faciliter cette participation et à garantir que les voix de la diaspora soient entendues dans les décisions politiques du pays.

Des mesures pour renforcer la représentativité de la diaspora

Dans un effort pour renforcer l’inclusion de cette diaspora, le ministre de l’Intérieur a présenté plusieurs initiatives. L’une des mesures phares oblige désormais les partis politiques à placer au moins une candidate résidant à l’étranger en tête de liste dans certaines régions électorales. Cette mesure vise à la fois à encourager la participation des femmes et à renforcer la présence des Marocains de l’étranger dans les institutions élues.

En outre, des incitations financières ont été introduites pour pousser les partis politiques à intégrer davantage de membres de la diaspora sur leurs listes électorales. Ces mesures sont une réponse directe à la baisse d’engagement observée chez les jeunes expatriés, avec l’espoir de rétablir un lien plus fort entre ces derniers et la politique marocaine.

Un défi pour l’avenir

Si les lois et les incitations sont en place, le défi reste immense pour reconquérir le cœur de la diaspora, en particulier des jeunes générations. L’étude menée par le CCME met en lumière un besoin de réformes plus profondes et d’initiatives spécifiques pour mieux intégrer les attentes et les réalités de cette population dans les décisions politiques du Maroc.

Il devient ainsi crucial de repenser la stratégie de mobilisation des Marocains de l’étranger afin de rendre le processus électoral plus accessible, plus pertinent, et en phase avec leurs préoccupations quotidiennes. Le rôle des associations, des consulats, et des organismes dédiés à la diaspora sera fondamental dans cette démarche de reconquête.

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