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L'Allemagne recrute massivement au Maroc

L’Allemagne en quête de main d’œuvre, par millions et de divers profils s’apprête à lancer des recrutements massifs, au Maroc dans le cadre d’une campagne mise en place par le gouvernement allemand où, le Royaume figura en bonne place sur la liste des pays visés.  

(Hespress) - En 2022, l’Agence fédérale pour l’emploi (BA), a recensé en moyenne 845.000 postes à pourvoir. Un niveau « très élevé » malgré la guerre en Ukraine, la situation géopolitique et les incertitudes économiques, commente l’institution. En 2021, ils étaient 139.000 postes à pourvoir de moins.  

La raison on la trouve principalement et structurellement dans la démographie. Les générations nombreuses du « babyboom  », (1950/60) arrivent à l’âge de la retraite ((près de 7 millions de futurs retraités à l’horizon 2035) et la natalité a chuté depuis les années 1990 d’où une réduction de la population active, dont les premiers effets se font déjà sentir.  

Cela dit, on estime en Allemagne quelque deux millions de postes d’emploi vacants actuellement. Selon le ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat, il n’existe pas de pénurie généralisée de main-d’œuvre qualifiée, mais des pénuries sectorielles et régionales. Elles touchent actuellement 352 catégories de métiers sur 801. Plus de la moitié des entreprises en Allemagne voient dans cette pénurie le principal risque pesant sur leur activité. 

Des projections de ce même ministère indiquent que, la population en âge de travailler (20-65 ans) devrait ainsi baisser de 3,9 millions d’ici à 2030 et de 10,2 millions d’ici à 2060. À partir des données officielles, le manque de main-d’œuvre est estimé à 240 000 personnes à l’horizon 2026 d’où semble-t-il, l’imminence d’un recours à l’immigration. L’Agence fédérale pour l’emploi estimant en cela des besoins à 400.000 nouveaux travailleurs immigrés par an pour couvrir les besoins de main-d’œuvre qualifiée non-résorbables par des moyens domestiques. 

Outre les ressortissants d’autres pays de l’Union européenne (UE), qui peuvent s’installer librement, les travailleurs qualifiés de pays tiers (c’est-à-dire hors UE) peuvent bénéficier depuis 2020 de la Carte bleue européenne pour venir travailler en Allemagne. L’Exécutif allemand ose un pas de plus en assouplissant les conditions de l’immigration de travail pour les ressortissants de pays tiers. À l’automne dernier, il a présenté à cette fin les grandes lignes d’une nouvelle loi sur l’immigration de la main-d’œuvre. 

Selon un classement établi en 2022 par l’Institut de l’économie allemande (IW) sur la base des données officielles, les secteurs les plus touchés sont le secteur médico-social, le secteur éducatif, l’artisanat (notamment dans le secteur de la rénovation énergétique) et l’informatique. Les métiers scientifiques (liés aux mathématiques, à l’informatique, aux sciences et aux sciences de l’ingénieur) sont également très impactés tout comme le domaine de la restauration et de l’hôtellerie grande victime de la pandémie. 

En effet, mises à l’arrêt, certaines entreprises, de ce secteur, ont licencié leur personnel en 2020. Or, les salariés ont entre-temps retrouvé un emploi ailleurs, souvent avec une meilleure rémunération ou de meilleures conditions de travail. Ce phénomène touche aussi les services et les métiers artisanaux.

 Pour le recrutement de main d’œuvre que l’Allemagne compte réaliser dans une dizaine de pays, des guichets uniques seront installés pour entrer en contact direct avec les concernés. Si accord il y a, c’est alors une offre de multiples avantages : Frais de voyage, transport et aide à l’installation une fois sur place. Selon les autorités allemandes, cette campagne de recrutement lui vaudra un pactole de 150 millions d’euros. 

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