
L’attachement des Marocains résidant à l’étranger à leur pays d’origine n’a jamais été aussi fort. Cela se traduit par l’émergence de nouvelles tendances de consommation et de contribution qui favorisent le développement économique du pays.
(LesEchos.ma) - Les préparatifs pour l’accueil des Marocains résidant à l’étranger vont bon train. Prévu du 15 juin au 15 septembre, l’opération Marhaba a fait l’objet d’une réunion de la commission mixte hispano-Maroc afin de définir les contours du plan spécial de protection des civiles. Plusieurs hauts responsables marocains et espagnols ont pris part à ce rendez-vous. Les objectifs de cette année sont ambitieux. Les autorités s’attendent à un flux plus important que celui de l’année dernière où près de trois millions de passagers, soit exactement 2 .912 .283 personnes et près de 700 .000 véhicules avaient traversé le Détroit.
Ces chiffres s’expliquent par la suspension, deux années plus tôt, de l’opération dédiée aux MRE. Ils traduisent également une nouvelle tendance. Les Marocains de la diaspora sont de plus en plus attachés à leur pays d’origine. C’est le constat fait par Mohamed Charef, directeur de l’Observatoire Régional des Migrations Espaces et Sociétés (ORMES) à Agadir. Egalement président de la Commission régionale des droits de l’Homme de la même ville, il confirme que «depuis le lancement des opérations de vacances estivales, il y a eu des changements dans le comportement des familles. Des changements liés à l’évolution et la mutation de la migration internationale marocaine dans les pays d’installation en termes de rajeunissement et de niveau scolaire…».
Aujourd’hui, explique-t-il, les MRE n’hésitent plus à s’offrir quelques jours de vacances dans le pays dès que l’occasion se présente, même en dehors des périodes estivales. «Il y a même des jeunes qui viennent maintenant passer leurs vacances dans leur pays d’origine le temps d’un week-end prolongé», bien que certains MRE optent davantage pour des séjours de courte durée, ajoute le géographique urbaniste. Il faut dire qu’en plus de l’attachement à la patrie, la flexibilité du travail favorisant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée y est sans doute pour quelque chose. La culture d’entreprise, de plus en plus collaborative, permet davantage aux employés de planifier leurs vacances de manière plus souple. En effet, il est possible aujourd’hui de travailler à distance depuis n’importe quel endroit disposant d’une connexion Internet fiable dans certains secteurs.
De plus, souligne notre interlocuteur, «les MRE qui viennent au Maroc pour se détendre ne s’ennuient pas. Ils trouvent sur place des offres touristiques qui répondent à leurs attentes, notamment en termes d’hébergement et de circuits touristiques».
Dans la même foulée, nombreux sont parmi les MRE qui disposent de leurs logements ou appartements dédiés aux vacances d’été, plus précisément dans les villes du sud. Enfin, il est clair que l’impact de la contribution des MRE dans l’économie est réel. Rien que pour les transferts, estimés à près de 100 MMDH à fin novembre 2022, ils représentent une manne financière importante.
Selon le dernier bulletin statistique de l’Office des changes, les envois ont enregistré à fin mars 2023 une hausse de 16% par rapport à mars 2022.
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO