
Ilyass Sahin, 24 ans, est un Marocain résidant en Ukraine qui bénéfice de la protection temporaire accordée par les Pays-Bas aux réfugiés de ce pays après l’éclatement du conflit avec la Russie. Une protection qui prend fin le 4 mars, mais le jeune homme ne veut pas retourner au Maroc.
Les Pays-Bas ont accordé la protection aux étrangers résidant légalement en Ukraine avant la survenue du conflit avec la Russie. En tout, 4 700 personnes bénéficient de ce statut qui prend fin le 4 mars. Après cette échéance, ils doivent retourner dans leur pays d’origine. Une décision qui suscite beaucoup d’inquiétude dans le rang de ces derniers.
Ilyass Sahin s’est rendu en Ukraine en 2016 depuis le Maroc pour étudier la pharmacologie. Il réside dans la ville de Kharkiv où Il a créé une petite entreprise pour accompagner les étudiants marocains. Après l’éclatement du conflit, il a fui le pays. Actuellement, il vit sur un bateau de la municipalité à Amsterdam et est coordinateur chez De Regenboog Groep, une organisation d’accueil pour les réfugiés.
« Toutes les personnes présentes ici le sont par nécessité et sont parfois désespérés », explique Ilyass à Een Vandaag, précisant que la plupart de ces réfugiés s’inquiètent de leur avenir après le 4 mars. « Nous avons appris assez soudainement que notre permis d’asile et de travail ne sera pas renouvelé. Après le 4 mars, je serai dans l’illégalité », craint le jeune homme qui trouve cette décision “injuste”.
Ilyass Sahin souhaite retourner rapidement en Ukraine dès que possible. Mais en attendant, il espère que les autorités néerlandaises continueront à les accepter après le 4 mars. Le jeune homme ne veut surtout pas retourner au Maroc où, dit-il, il devrait tout recommencer à zéro.
"Nous aimerions y retourner"
"Après le 4 mars, je serai illégal", déclare Ilyass. Il pense qu'il est injuste que la protection temporaire des ressortissants de pays tiers s'arrête : "Ils font partie de la communauté ukrainienne, ils y vivent souvent depuis longtemps."
Le coordinateur du Rainbow Group a également du mal à comprendre qu'il ne sera bientôt plus autorisé à travailler. Il essaie d'en tirer le meilleur parti, mais finalement - comme de nombreux autres ressortissants de pays tiers - préférerait retourner en Ukraine lorsqu'il y sera en sécurité. "Nous aimons tous l'Ukraine."
Pour les ressortissants de pays tiers comme Ilyass, le choix après le 4 mars est : retourner dans le pays d'origine ou demander l'asile aux Pays-Bas. Ilyass n'a tout simplement aucune chance d'obtenir un statut de résident car il pourrait en principe retourner en toute sécurité au Maroc. Mais il rejette cette solution. Il souligne que l'Ukraine est désormais sa patrie : à Kharkov, il a son entreprise, son travail et ses amis.