
Décidemment, on n’y comprend plus rien dans la manière avec laquelle le gouvernement marocain traite ses MRE. Explications.
(Maglor) - On apprend le 27 décembre de cette année, il y a donc quelques jours seulement, que le ministre chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, venait de promettre aux associations de Marocains résidant à l’étranger de pouvoir candidater pour les prochaines éditions du Prix de la société civile.
Cette promesse était formulée après que des associations de MRE aient protesté pour avoir été écartées de la mise en œuvre de ce Prix pour 2022 et surtout des cinq associations et des quatre personnalités lauréates de la quatrième édition de cette distinction.
Rappelons que le Prix a pour objectifs de promouvoir l'action civile, récompenser les apports et valoriser les initiatives novatrices des associations et organisations non gouvernementales, en plus de mettre à l'honneur les personnalités civiles ayant rendu de louables services à la société.
Les propos de Mustapha Baitas, le ministre en question, sont louables et les bienvenus. Mais son annonce n’a rien de neuf, car le 13 septembre 2022, il affirmait déjà la même chose et c’était avant que les candidatures à ce prix ne soient closes. On peut lire dans la presse marocaine de ce jour ou du lendemain l’information suivante :
« Après une suspension de deux ans, le « Prix de la société civile » ouvre les candidatures pour sa 4ème édition. La participation est ouverte jusqu’au vendredi 30 septembre 2022, pour tout marocain opérant dans le travail associatif et la société civile, les MRE sont aussi concernés par cette compétition, comme annoncé par le ministère délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé des Relations avec le Parlement.
Le Maroc cherche à garder les liens étroits avec les marocains résidents à l’étranger, de ce fait les MRE peuvent aussi postuler à ce prix, en tant que personnalités civiles et/ou actifs dans le secteur associatif. »
(Voir la preuve, en cliquant ici).
L’information avait d’ailleurs été relayée en France sur les réseaux sociaux par les Consulats du Maroc, à l’instar de ce communiqué du Consulat de Dijon présenté à la fin de cet article. Pour sa part, Maglor avait également publié un article sur cette opportunité pour les MRE (voir ici).
Pourquoi et pourquoi tant d’incompétences ?
Alors pourquoi le ministre, porte-parole du gouvernement, bégaie-t-il en annonçant deux fois la même chose à trois mois de différence et en oubliant dans sa déclaration de décembre ce qu’il avait promis en septembre ? En fait, ce qui est certainement en cause c’est toute la lourdeur d’une technocratie de la fonction publique d’État qui ne sait pas être à l’écoute des besoins et des réalités de la population qu’elle est sensée devoir administrer.
- Pourquoi avoir annoncé l’ouverture du Prix au MRE à la mi-septembre alors que la date limite de candidature était quinze jours plus tard et que l’édition 2022 date du 20 juin dernier (voir ici) ? Les Marocains du Monde résident, par définition, aux quatre coins de la planète, il faut donc tenir compte des délais d’acheminement de l’information vers toutes les communautés marocaines réparties un peu partout dans le monde et prévoir un temps de réponse suffisant.
- Pourquoi exiger que les demandes et candidatures soient rédigées en arabe ? Beaucoup de MRE, surtout parmi les plus jeunes générations, s’ils parlent l’arabe marocain ne maîtrisent pas les subtilités de la langue écrite. D’ailleurs le site de présentation du Prix est exclusivement en langue arabe, ce qui est rare pour un site marocain officiel ou gouvernemental.
Lors de la session des questions orales à la Chambre des représentants, Mustapha Baitas a reconnu que l'exigence du décret du prix de la société civile de soumettre des dossiers de candidature en arabe, a empêché un certain nombre de Marocains du monde d'y participer.
Le responsable gouvernemental a souligné que son département cherchera à résoudre cette question en modifiant le décret, notant que les associations pourront présenter leurs dossiers dans d'autres langues, notamment les langues des Marocains du monde, tandis que le ministère assurera la traduction pour le jury.
Messieurs les technocrates, MRP (Marocains résidant au Pays), mettez-vous à jour et soyez à l’écoute de vos concitoyens, de tous vos concitoyens.
Mohamed Labzioui