Par la rédaction – Maglor - Partout dans le monde, les Marocains de la diaspora partagent un besoin commun : celui d’un lien fort et structurant avec leur pays d’origine. Ce lien ne se résume pas à la nostalgie ou à la mémoire, mais prend la forme d’un engagement actif, d’une volonté de participer, de contribuer, et surtout d’être reconnus et accompagnés.
Au fil des années, certains consuls généraux se sont démarqués par leur capacité à aller au-delà de la simple mission administrative. Ils ont su fédérer les énergies, dynamiser les associations, encourager les projets et créer une vraie dynamique locale. Ce fut notamment le cas à Strasbourg, où un consul comme M. Idriss El Kaissi – pour ne citer que lui – avait réussi à insuffler une nouvelle vie au tissu associatif local. Il était proche de la communauté, écoutait, orientait, accompagnait.
Mais ces dynamiques restent souvent liées à la personne, et non à un système. Ce qui soulève une question cruciale : que se passe-t-il lorsque ce type de profil n’est pas remplacé ? Que devient cette énergie collective, ces initiatives, cet élan communautaire, sans relais solide ni continuité institutionnelle ?
La réalité, aujourd’hui, est que de nombreux Marocains du monde se sentent livrés à eux-mêmes. Il n’y a pas toujours de vision claire, pas toujours d’interlocuteur disponible, pas de cadre structurant qui permette de se rassembler autour de projets communs.
Pendant longtemps, la question du Sahara marocain a été le ciment qui rassemblait la diaspora. Une cause nationale mobilisatrice. Mais maintenant que cette cause avance positivement sur le plan diplomatique, une autre question émerge :
quelle cause unificatrice pour demain ?
Autour de quoi réunir les Marocains du monde dans l’avenir ?
Il devient essentiel de proposer de nouveaux projets collectifs : économiques, culturels, éducatifs, environnementaux… Des initiatives dans lesquelles chacun peut s’impliquer, selon ses compétences, sa sensibilité, son histoire.
Malheureusement, en l’absence d’un accompagnement adéquat, ce vide est trop souvent comblé par la désinformation, les contenus violents ou déformants sur les réseaux sociaux, qui sèment le doute, la méfiance, et parfois le rejet.
Les Marocains du monde méritent mieux. Ils ont besoin de repères clairs, de voix officielles crédibles, de diplomates qui ne se contentent pas de gérer les papiers, mais qui incarnent une vision et un projet. Ils ont besoin d’un encadrement constant, pas seulement ponctuel ou événementiel.
Ils ne demandent ni privilèges, ni faveurs. Ils demandent un sens, une direction, une reconnaissance concrète de leur rôle en tant qu’ambassadeurs naturels du Maroc.
Nous appelons les responsables, les ministères concernés, à faire de cette question une priorité nationale.
À construire un véritable cadre institutionnel d’accompagnement.
À s’inspirer des bonnes pratiques et à les généraliser.
Et surtout, à comprendre que les Marocains du monde ne sont pas une charge, mais un levier stratégique pour le développement et le rayonnement du Royaume.