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Mille candidats marocains pour douze postes d'éducateurs au Québec

Un Centre de la petite enfance (CPE) des Îles-de-la-Madeleine au Québec, "Chez ma tante", a reçu pas moins de 1000 CV dans le cadre d’une campagne de recrutement tenue au Maroc, afin de combler moins d’une demi-douzaine de postes d’éducatrices. Près d'une centaine sont pré-sélectionnées.

«Notre propre équipe est limitée à 13 éducatrices, incluant trois qui n’ont qu’un statut de remplaçante mais qui sont à l’horaire à toutes les semaines, a expliqué la directrice intérimaire du CPE Chez Ma tante, Mélanie Bernard. Ça veut dire qu’on n’a personne en “back-up”. Si une éducatrice tombe malade demain matin, on n’a personne pour la remplacer qui ne travaille pas déjà.»

Elle gère 107 places de garderie dans trois installations différentes, mais, en raison de la pénurie de main-d’œuvre, elle n’en exploite présentement que 60, dans un seul de ces établissements.

Mme Bernard est actuellement au Maroc pour rencontrer 35 candidates retenues lors d’une première sélection. Puis, à son retour dans l’archipel, une deuxième ronde d’interviews se tiendra par visioconférence, avec un nombre encore plus restreint.

Bien que son CPE aurait besoin de doubler son personnel pour fonctionner à plein régime, ce processus ne saurait mener à l’embauche de plus de cinq éducatrices d’origine marocaine, pour des raisons de logistique d’intégration, ce qui montre la complexité de la situation.

Et ce problème de pénurie de main-d’œuvre qui se traduit par un manque de places en garderie ne touche pas que le CPE Chez Ma tante. L’autre CPE de l’archipel, La Ramée, n’a toujours pas assez d’éducatrices pour ouvrir ses 70 nouvelles places, pour lesquelles un tout nouveau bâtiment a été construit ces dernières années.

Le phénomène nuit considérablement aux efforts de la Municipalité des Îles visant à aider à combler les besoins criants de main-d’œuvre des entreprises du territoire, puisqu’il empêche la prise en charge des enfants des familles désireuses de s’établir dans l’archipel.

«Pour nous, le secteur de la petite enfance a un impact direct sur tout ce qui touche l’attraction, la rétention, a souligné Alexandre Bessette, conseiller en marketing territorial à la Municipalité des Îles. Donc, c’est vraiment sur le recrutement d’éducatrices qu’on doit miser, comme priorité municipale.»

M. Bessette accompagne d’ailleurs Mme Bernard dans le cadre de cette mission de recrutement international organisée ces jours-ci à Marrakech, au Maroc, par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI).

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