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Mise en ligne d'une bibliothèque numérique dédiée au Sahara marocain

Le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) fait fort pour former les MRE à utiliser les bons arguments dans le plaidoyer qu'ils peuvent développer au sujet du Sahara marocain. Après avoir annoncé une formation des MRE (voir Maglor), Abdellah Boussouf, Secrétaire Général du CCME, annonce la mise en ligne prochaine d'une bibliothèque numérique. Il s'en est longuement expliqué dans un entretien accordé à lopinion.ma

 Vous avez, signé avec la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales (FSJES) de Rabat-Agdal, lundi 30 novembre dernier à Rabat, une convention de partenariat visant à renforcer les capacités de plaidoyer des Marocains du monde au sujet de la question du Sahara marocain. En quoi consiste réellement cet accord ?
- L’accord consiste à continuer à renforcer les capacités des Marocains du monde à défendre la question de l’intégrité territoriale, en vue d’avoir un meilleur plaidoyer pour mettre fin aux fausses informations et aux allégations avancées par les séparatistes du polisario. Par le biais de cette convention, nous produirons une matière scientifique académique dans les différentes langues européennes, pour combler le manque de connaissances sur la question du Sahara marocain.. Il s’agit également de préparer une certaine matière pédagogique facilement accessible sur les réseaux sociaux et sites web, puisque le terrain de guerre n’est plus réel mais virtuel.  

- Donc, les Marocains du monde suivront des formations certifiantes à distance ?
- Ces formations seront soldées par la délivrance d’une certification reconnue. C’est la raison pour laquelle nous avons collaboré avec la FSJES. Il s’agit de modules et de nombre d’heures précis suivis par des examens. Nous avons fixé plusieurs axes indispensables dans ces formations. Un axe historique pour faire connaître l’Histoire des relations qui liaient le Sud de notre Royaume au Nord. Un autre axe, économique, pour mettre en exergue les efforts déployés par le Maroc pour développer les régions du Sud, notamment sur le plan urbanistique, de l’aménagement de la ville, du mode de vie… Le troisième axe consiste à travailler sur comment s’opposer aux propagandes provenant du polisario et de l’Algérie. Il y a une omniprésence de l’Algérie dans ce dossier. Une présence qu’on va essayer d’expliquer et de combattre. 

- La formation, dédiée aux Marocains résidant à l’étranger, sera-t-elle adaptée aux caractéristiques des différents pays ciblés ?
- Effectivement, il y aura des formations thématiques. A Genève, par exemple, se trouve le Conseil des droits de l’Homme. Les Marocains de la Suisse seront formés en cette matière pour pouvoir plaider eux-mêmes. Le siège de l’UNESCO est établi à Paris. Les Marocains établis en France seront formés davantage sur l’axe cuturel de la question du Sahara. Pas très loin de Paris, à Bruxelles se trouvent les institutions européennes, dont le Parlement européen et la Commission européenne. Nous adapterons les formations aux besoins de chaque pays ciblé.

- Comment ces formations seront-elles organisées ?
- Nous commencerons, dans quelques semaines, par des formations à distance. Les personnes intéressées par ces formations devront remplir une fiche d’inscription. Les premiers bénéficiaires de cette formation, conçue en quatre langues (arabe, français, espagnol et anglais), sont les étudiants et les professeurs marocains à l’étranger, les cadres des associations, les acteurs de la société civile ainsi que ceux des réseaux sociaux. Il y aura évidemment une plateforme numérique contenant des reportages, des documentaires… ainsi qu’une bibliothèque numérique contenant l’ensemble des documents sur le Sahara marocain et la richesse du Maroc en général.

- En 2016, à l’époque où M. Mustapha El Khalfi était ministre de la Communication, un programme de formation des jeunes aux techniques du plaidoyer numérique en faveur de la question du Sahara marocain a été signé. Est-ce en lien avec votre projet ?
- Ce sont des projets indépendants l’un de l’autre. Le programme du gouvernement qui date de 2016 était destiné aux Marocains du Royaume.


Propos recueillis par Safaa KSAANI

En savoir plus

Portrait

« La migration est le moteur du monde où nous vivons »

“La migration n’est pas un problème. C’est une solution”, c’est la leçon que le migrant Abdellah Boussouf a appris au sein du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME). Après avoir obtenu sa maîtrise à l’Université Mohammed Premier d’Oujda, l’actuel Secrétaire général du CCME quitte le petit patelin de Nador, où il est né en 1962, pour s’installer à Strasbourg pour poursuivre ses études supérieures. Il y a contribué à la construction de la grande mosquée de Strasbourg, inaugurée en 2012, dont la construction a démarré en 2000.

Avant d’être nommé par le Roi Mohammed VI, en 2007, comme Secrétaire général du CCME, il a été vice-président du Conseil français du culte musulman.

Cet homme n’a qu’une conviction. “ L’émigration est le moteur du monde où nous vivons. 250 millions d’ immigrants à travers le monde contribuent à la richesse du pays d’origine et d’accueil. C’est grâce à l’immigration qu’on a connu l’autre, le dialogue de la culture, des religions et des civilisations. L’émigration a contribué à la paix mondiale et à l’atténuation des conflits”, nous confie-t-il sur un ton vibrant d’émotion. 

M. Abdellah Boussouf garde toujours en mémoire, et chez lui, une lettre adressée par SM le Roi Mohammed VI, qui était lue par la défunte Zoulikha Nasri, à l’occasion d’une rencontre réunissant des centaines de femmes d’ici et d’ailleurs 500 femmes, en 2008. Dans cette lettre, “ SM le Roi Mohammed VI a demandé aux femmes marocaines de défendre l’intégrité territoriale, de plaider dans les instances internationales pour le Sahar marocain, et de dénoncer la séquestration des femmes et des enfants dans les camps de Tindouf. Cette lettre, qui est une feuille de route, et qui date de décembre 2008, est toujours valable et d’actualité”, nous raconte-t-il sur un ton nostalgique.

S. K. 

Français
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