
La mort d’Aymen, adolescent de 14 ans percuté mercredi soir, rue de Barcelone, cité de la Mosson, après le match Maroc-France a semé la consternation dans sa famille mais aussi dans la communauté des Franco-marocains de Montpellier. Le président de la mosquée Averroès déplore qu’on puisse « en arriver là pour du foot ».
« Les gens ont les nerfs », lâche Bachir, l’un des oncles d’Aymen auprès de Midi Libre. « C’est malheureux d’en arriver là pour du foot. Ce match, c’était une joie pour nous. Là, on se sent attaqués », déplore Lhoussine Tahri, le président de la mosquée Averroès. Jeudi, Lemnouar, le père d’Aymen a reçu dans l’appartement familial de Celleneuve la visite ses amis, des professeurs, des collègues dans l’appartement familial de Celleneuve venus apporter leur soutien, dire l’estime et l’affection portées à l’élève de 4ᵉ au collège des Escholiers de la Mosson et sa famille. « Il était aimé, tout le monde l’appréciait à La Paillade et à Celleneuve. Il était serviable, venait souvent aider ma mère à porter des sacs. Jeudi matin, mon père qui revenait du Maroc, l’a pris dans ses bras pour lui dire qu’il lui avait manqué », témoigne Jibril, son cousin.
Le chauffard à l’origine de la mort du jeune de 14 ans a «été identifié» et reste «activement recherché», selon la préfecture de l’Hérault. Dans ce sens, la famille et le préfet appellent au calme, après des confrontations enregistrées entre gitans et Marocains, à la suite du drame. Depuis mercredi, la situation s’est apaisée, mais le climat reste tendu ce week-end, avec le match de classement tenu samedi et la finale prévue ce dimanche.
La famille d’Aymen ne demande qu’une chose : justice pour l’adolescent. « Ce qu’on veut, c’est que justice soit faite, que le coupable soit mis en prison, purge sa peine et souffre, réclame Said, le grand frère de la victime. C’est un meurtre pour un bout de tissu bleu-blanc-rouge pour un simple drapeau. Pour faire ça, on ne peut pas être dans un état stable mais ce qu’on veut, c’est l’apaisement ». Après le décès de l’adolescent, une enquête a été ouverte pour « coups mortels aggravés avec arme par destination, en l’occurrence la voiture. »
La famille d'Aymen reçue par la consule du Maroc
La famille d’Aymen a été reçue par la consule du royaume, Nouzha Sahel. La diplomate a présenté ses condoléances aux proches et leur a exprimé le soutien des autorités consulaires marocaines, a appris samedi Yabiladi, de sources associatives locales. La dépouille de la victime sera inhumée dans la ville, selon la même source.
Cette fin de semaine, l’association Institut méditerranéen du développement humain (IMDH) et ses partenaires ont exprimé «leurs sincères condoléances à la famille d’Aymen». «Nous sommes attristés par cette perte et prions Dieu d’accorder à la famille patience et courage dans cette épreuve difficile», a indiqué l’ONG dans une annonce publique. L’association a, par ailleurs, exprimé ses remerciements à la consule Nouzha Sahel, ainsi que les équipes consulaires marocains «d’avoir pris le temps de se rendre au domicile de la famille» pour lui apporter du soutien.
De son côté, la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castera, a adressé un message personnel aux parents d’Aymen. Elle y a exprimé ses pensées les plus chaleureuses face au deuil que traverse la famille. «Je me tiens à votre disposition si je peux aider d’une façon ou d’une autre pour la suite et la résilience que la disparition d’Aymen vous impose», a-t-elle écrit.
Mercredi dernier, la scène de la mort d’Aymen a été filmée sous plusieurs angles, avant d’être diffusée sur les réseaux sociaux. On y voit une voiture, à l’arrêt, avec un drapeau français à la fenêtre. Un groupe d’une dizaine d’individus arrive, l’un d’eux arrache le drapeau, et le véhicule entame un demi-tour brusque, renversant plusieurs personnes.
Dans la même séquence, on voit une personne se relever, mais une autre silhouette, à terre, ne bouge plus. La voiture prend la fuite, avant d’être retrouvée plus tard à proximité des lieux de l’accident.