Par Mohamed El bekraoui Labzioui.
La région de L'haouze, au Maroc, vient de vivre un drame sans précédent. Un séisme dévastateur a frappé cette zone, causant d'importantes pertes matérielles et humaines. Face à cette catastrophe, de nombreuses personnes, associations et organisations ont rapidement mobilisé leurs ressources pour venir en aide aux sinistrés. Cependant, au-delà de la générosité qui s'exprime, se pose la question cruciale de l'efficacité de cette aide.
La première question qui se pose est celle de la logistique. L'haouze est une région fragile sur le plan des infrastructures. Les itinéraires, même dans des conditions normales, ne sont pas adaptés pour faire face à un afflux massif de véhicules et de camions chargés de matériel de secours. Une arrivée massive de moyens de transport et de secours risque de nuire à l'efficacité des opérations de secours réalisées par les autorités locales.
Pour éviter cette situation chaotique, une solution efficace serait de se concentrer sur la collecte de dons financiers. Au lieu d'envoyer des camions chargés de fournitures matérielles, il serait préférable que la communauté marocaine à travers le monde collecte des fonds et les dépose dans un compte spécial, mis en place par la Trésorerie Générale du Royaume (clique ici pour participer). Cette approche permet à l'État marocain d'intervenir de manière plus ciblée et efficace dans les régions sinistrées.
De plus, l'expérience de la pandémie de COVID-19 nous a enseigné que la distribution désorganisée de ressources peut entraîner des querelles et des tensions. En concentrant nos efforts sur la collecte de fonds, nous évitons ces problèmes potentiels et permettrions aux autorités et aux acteurs locaux de faire leur travail de secours et de reconstruction de manière plus efficace.
Le Maroc prend le temps de sélectionner méticuleusement ses partenaires pour garantir une efficacité optimale dans les opérations de secours et d'assistance. Par conséquent, il peut ne pas être impératif d'envoyer une multitude de dispositions. En effet, si ces dispositions doivent passer par la douane, il existe un risque qu'elles soient déposées par les autorités marocaines sans qu'une date de distribution ne soit clairement établie. Jusqu'à présent, aucune mesure gouvernementale n'a été mise en place pour faciliter le passage des convois humanitaires, et les consulats, malgré leurs efforts, sont confrontés à des informations insuffisantes pour délivrer du "laisser-passer". Cette situation crée de l'incertitude pour les transporteurs bénévoles qui ne savent pas comment procéder.
L'envoi d'argent ou le dépôt dans une caisse dédiée présente plusieurs avantages notables, notamment la résolution des défis liés à l'acheminement des biens tout en stimulant l'économie locale. Opter pour le dépôt d'argent dans ces caisses spéciales permet de se prémunir contre les risques potentiels associés aux escroqueries qui pourraient surgir en période de crise. Cette approche garantit une distribution transparente et directe des fonds aux personnes les plus nécessiteuses, tout en consolidant la confiance dans le processus d'aide humanitaire.
La générosité des Marocains du monde entier est indéniable, et leur désir d'aider leurs concitoyens en temps de crise est louable. Cependant, il est essentiel de canaliser cette générosité de manière à ce qu'elle ait un impact maximal. Les transferts d'argent et les envois de fonds apparaissent ainsi comme la solution la plus pragmatique pour soutenir les personnes touchées par le séisme.
Certes, les Marocains sont connus pour leur générosité et leur altruisme, souvent guidés par des émotions et une passion sincères. Cependant, il est important de reconnaître que cette passion peut parfois avoir des conséquences imprévues et indésirables.
(Allahomma) à moins qu'une coordination efficace de tous les convois ne soit mise en place. Une approche pourrait consister à centraliser tous les dons en un seul lieu de dépôt, par exemple à Paris, et à organiser les départs en fonction des besoins recensés sur place à L'haouze.