Ces derniers jours, plusieurs allégations ont refait surface concernant la gestion opaque du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger (CCME), une institution censée représenter et défendre les intérêts de la diaspora marocaine. Des événements troublants, ainsi que des rumeurs persistantes, jettent une ombre sur cette structure et suscitent de vives interrogations au sein des Marocains résidant à l’étranger.
L’un des faits les plus marquants concerne la remise d’enveloppes remplies d’argent à un Marocain résidant en Italie. Ce dernier, loin d’avoir démontré une quelconque activité en faveur du Maroc ou de ses institutions, consacre une grande partie de son temps à critiquer ouvertement les piliers du Royaume et ses acteurs institutionnels. Cet incident, encore non élucidé, a profondément choqué les membres de la diaspora marocaine, fidèles à leur pays et soucieux de sa réputation.
Par ailleurs, une autre affaire vient renforcer les doutes : des informations évoquent l’existence de « fonctionnaires fantômes » au sein du Conseil, percevant des salaires sans exercer de fonctions réelles. Pour l’instant, ces accusations ne sont ni confirmées ni démenties. Leur persistance alimente cependant la méfiance croissante des citoyens envers le CCME. Une question légitime se pose : ces salaires sont-ils versés depuis longtemps, ou s’agit-il d’un phénomène récent ? Le silence du Conseil ne fait qu’accentuer l’incertitude.
Plus troublant encore, certains témoignages relayent que des employés auraient profité des fonds de l’institution pour acquérir des biens immobiliers, notamment des villas et des propriétés. Bien que ces affirmations n’aient pas encore été prouvées, elles soulèvent des interrogations majeures sur la gestion des ressources financières du Conseil.
À cela s’ajoute un autre constat préoccupant : plusieurs grands projets ambitieux ont été lancés par le CCME avec pour objectif de renforcer les liens entre le Maroc et sa diaspora, ainsi que de valoriser les compétences marocaines à l’étranger. Cependant, ces projets peinent à voir le jour ou à atteindre les résultats escomptés. Les attentes des Marocains résidant à l’étranger, qui espéraient des actions concrètes et des impacts tangibles, restent jusqu’à présent insatisfaites, ajoutant une frustration supplémentaire au climat de méfiance actuel.
À l’heure actuelle, la seule source pouvant éclairer ces zones d’ombre reste le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger lui-même. Toutefois, il apparaît aujourd’hui que la confiance envers cette institution s’est effritée. Même ceux en qui la communauté place sa confiance semblent incapables de s’exprimer librement, ce qui renforce encore les soupçons d’opacité et de dysfonctionnement.
Face à cette situation, les membres de la diaspora marocaine, attachés à leur pays d’origine, réclament des réponses claires et transparentes. Ils exigent que des enquêtes approfondies soient menées afin de confirmer ou d’infirmer ces allégations. Le silence ne peut être une solution dans un contexte où la confiance s’amenuise jour après jour.
L’attente ardente des Marocains Résidant à l’Étranger est désormais la restructuration profonde du Conseil, afin de permettre l’émergence d’une institution plus inclusive et plus représentative des aspirations et des besoins réels des MRE, conformément aux orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le Souverain a toujours souligné l’importance de doter la diaspora marocaine d’une représentation digne, transparente et efficace, capable de jouer un rôle central dans le développement du Royaume et dans le renforcement des liens indéfectibles entre le Maroc et ses enfants du monde entier.
Comme le dit l’adage : « Il n’y a pas de fumée sans feu ». Il est impératif que la vérité soit dévoilée, que des mesures correctives soient prises, et que la gestion de cette institution soit repensée pour assurer transparence et responsabilité. La diaspora marocaine mérite une représentation exemplaire, à la hauteur de ses sacrifices et de son engagement envers le Maroc.
Par Samir Ourradi