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Sursis en appel pour une Italo-marocaine condamnée au Maroc pour «atteinte à l'islam»

La justice marocaine a réduit lundi en appel la peine d'une Italo-marocaine, condamnée fin juin à trois ans et demi de prison pour "atteinte à la religion musulmane", la condamnant à deux mois de prison avec sursis, a indiqué une ONG locale. 

(AFP, ANSA) - Ikram Nazih, la jeune femme de 23 ans a été condamnée par la Cour d'appel de Marrakech "à deux mois avec sursis, l'amende de 5 000 euros a été annulée, et elle devrait quitter la prison lundi dans la soirée", a rapporté Omar Arbib, un membre de l'Association marocaine des droits de l'Homme à Marrakech. 

Arrêtée mi-juin à l'aéroport de Rabat, l'étudiante "ignorait" qu'elle faisait l'objet d'un mandat d'arrêt émis après la publication en 2019 de phrases satiriques imitant des versets du Coran, selon le père de la jeune femme.

Cette dernière avait partagé sur Facebook un texte en arabe imitant un extrait du Coran "sans en connaître l'objet, car elle ne maîtrise pas la langue arabe", avait-il affirmé. 

"On s'attendait à ce qu'elle soit innocentée, car elle a confirmé ignorer la signification du contenu publié et puis historiquement l'intertextualité a toujours existé dans la littérature, notamment arabe", a indiqué M. Arbib

Les poursuites avaient été enclenchées après le dépôt d'une plainte par une association religieuse de Marrakech.

L'article 267 du Code pénal marocain punit de six mois à deux ans de prison "quiconque portant atteinte à la religion musulmane". La peine est portée à cinq ans si l'infraction est commise en public "y compris par voie électronique". 

Rome a salué la nouvelle de la décision du tribunal, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio remerciant les diplomates italiens et le sous-secrétaire aux Affaires européennes Enzo Amendola pour leur travail sur l'affaire, a rapporté l'agence de presse italienne ANSA

Quelques minutes avant la confirmation, le sous-secrétaire italien aux Affaires européennes Enzo Amendola en marge de l'audience d'appel contre l'étudiant a déclaré : « Je suis heureux de vous annoncer une bonne nouvelle de Marrakech : la jeune citoyenne italo-marocain Ikram Nazihi est libre";

« Ces dernières semaines - ajoute-t-il - nous avons travaillé avec notre ambassadeur à Rabat Armando Barucco, au consulat et de concert avec le ministre Di Maio et la Farnesina. dans le lieu de détention. Les relations solides entre l'Italie et le Maroc se poursuivent, fruit d'un partenariat stratégique ». 

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