
Des Marocains résidant à l'étranger (MRE) expriment leur opposition à l'accord multilatéral sur les échanges automatiques de renseignements financiers et intimant à sa suspension.
Ces MRE souhaitent rencontrer les groupes parlementaires afin de discuter du projet de loi n° 77.19, qui vise à insérer les dispositions de cet accord multilatéral signé par le Maroc le 25 juin 2019 à Paris dans la législation nationale. De nombreux MRE envisagent de passer leurs années de retraite au Maroc, où ils manifestent des biens immobiliers, et expriment leurs inquiétudes quant aux échanges fiscaux qui, selon eux, ne profiteraient ni au Maroc ni aux Marocains. Selon TelQuel, ils devront désormais faire face au choix difficile entre vendre tous leurs biens au Maroc et vivre dans leur pays de résidence, ou bien rester au Maroc et abandonner leurs biens à l'étranger.
Si le projet de loi est adopté par le Parlement, cela pourrait également avoir un impact sur les transferts de fonds des MRE. Ces transferts ont augmenté de 14,9 %, passant de 39,29 milliards de dirhams en mai 2022 à près de 45,17 milliards de dirhams à la fin mai 2023, soit une augmentation de 5,87 milliards de dirhams. Ces envois d'argent des MRE sont d'une grande importance pour les familles des MRE et pour l'économie du pays. Le projet de loi a été examiné en juin par la commission des affaires étrangères du Parlement et est actuellement en attente d'approbation.
Ce projet de loi vise à établir des échanges automatisés d'informations financières et fiscales entre le Maroc et les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Selon certains observateurs, le Maroc a signé cet accord multilatéral dans le but de sortir de la liste grise du Groupe d'action financière (GAFI). Cependant, cette décision pourrait mettre en péril les intérêts des MRE au nom du respect de l'accord.
Il est crucial de trouver un équilibre entre les objectifs de coopération internationale en matière de lutte contre la fraude fiscale et la protection des droits et des intérêts des MRE. Une discussion ouverte et un dialogue constructif entre les MRE, les autorités marocaines et les parlementaires sont nécessaires pour trouver des solutions qui répondent aux préoccupations légitimes des MRE tout en respectant les obligations internationales du Maroc en matière de lutte contre l'évasion fiscale.