Partager sur :

Tunisie : Nidaa Tounes appelle ses ministres à se retirer du gouvernement

Le parti tunisien "Nidaa Tounes" a appelé jeudi ses ministres à se retirer immédiatement du gouvernement qu’il a qualifié de "gouvernement du mouvement Ennahdha".

La formation qui détient 51 des 217 sièges du parlement a émis cet appel dans un communiqué publié sur sa page officielle sur Facebook.

"La décision de se retirer du gouvernement a été prise après une réunion ce matin entre le bloc parlementaire du parti et les cadres du bureau politique laquelle a porté sur la situation grave due à la crise politique que traverse le pays", précise le communiqué.

Tout en évoquant "les irrégularités constitutionnelles et procédurales qui ont marqué la demande du chef du gouvernement d’un vote de confiance pour son équipe remaniée", sans pour autant détailler ces irrégularités, le communiqué a appelé les députés membres du bloc parlementaire de Nidaa Tounes à s’opposer à ce que le parlement accepte et examine la demande de Youssef Chahed.

Lors du remaniement ministériel annoncé lundi dernier par Chahed, Nidaa Tounes a obtenu six ministères et deux portefeuilles de secrétaires d’Etat.

"Ne pas respecter cette décision (retrait du gouvernement) signifie un départ définitif du parti et la démission de toutes ses structures", a averti Nidaa Tounes.

Pour le parti, le gouvernement, dans sa nouvelle composition, "est considéré comme une déviation totale de l’Accord de Carthage et une trahison des parties politiques et sociales qui lui ont donné confiance".

"C’est ce qui prive définitivement le gouvernement de toute légitimité juridique, politique ou morale", a ainsi tranché Nidaa Tounes.

Lundi dernier, Chahed avait annoncé un vaste remaniement ministériel, comprenant 13 ministères et 5 portefeuilles de secrétaires d’Etat.

La nouvelle composition de l’Exécutif qui comprend 39 ministres et 10 secrétaires d'Etat a émergé à la suite de négociations impliquant plusieurs partis politiques, dont notamment Ennhdha et Machrou Tounes.

Nidaa Tounes, l’un des deux pôles de la coalition au pouvoir, n’a officiellement pas pris part à ces négociations. 

Partager sur :