Par Hicham TOUATI - La résidence du Consulat général de France à Fès a servi d’écrin à une célébration aussi protocolaire que chaleureuse de la fête nationale, réunissant l’élite institutionnelle marocaine et la communauté française autour d’un double message : l’attachement aux valeurs républicaines et la relance d’un partenariat stratégique. Dans un Maroc en pleine modernisation et une France soucieuse de réaffirmer son ancrage méditerranéen, cette soirée a offert plus qu’un rituel diplomatique, la promesse d’une coopération réinventée.
Dans les jardins de la résidence consulaire, le Consulat général de France a marqué d’une empreinte solennelle la fête nationale, réunissant un parterre de personnalités marocaines et françaises autour des valeurs républicaines et de l’amitié franco-marocaine. Sous un ciel estival, la Consule générale a prononcé un discours où se mêlaient la fierté d’une histoire commune et la volonté d’écrire ensemble de nouveaux chapitres.
Devant le Wali de la région Fès-Meknès, les gouverneurs, les présidents d’université, le directeur de l’AREF Fès-Meknès et les élus locaux, elle a exalté Fès, cette cité où « le millénaire dialogue avec l’avenir », rappelant que le 14 juillet transcende la simple commémoration pour incarner l’idéal républicain dans sa vitalité quotidienne. Les trois mots sacrés, Liberté, Égalité, Fraternité, ne sont point ici de vaines formules, mais des principes agissants qui, de Paris à Fès, structurent une communauté de destin.
L’année 2025 aura été marquée par une métamorphose symbolique : la fusion du Consulat général et de l’Institut français en un seul écrin architectural, inauguré en avril sous les auspices de l’ambassadeur de France. Ce lieu, bien plus qu’une simple administration, se veut le creuset d’une présence française repensée, plus lisible, plus audacieuse. « Que la culture et les services consulaires cohabitent sous un même toit, c’est une évidence », a-t-elle souligné, voyant dans cette synergie l’essence même d’une diplomatie du XXIe siècle, à la fois pragmatique et visionnaire.
La relation franco-marocaine, qualifiée désormais de « partenariat d’exception renforcé » depuis la visite d’État d’octobre 2024, occupe le cœur de cette stratégie. Santé, énergie, intelligence artificielle, éducation : les chantiers ouverts sont à la mesure des ambitions partagées. « Nous avançons main dans la main avec les autorités marocaines », a-t-elle insisté, saluant leur « écoute attentive » qui permet chaque jour de concrétiser des projets ambitieux.
Un hommage particulier est allé aux équipes du Consulat et de l’Institut, ces « artisans de l’ombre » dont le dévouement permet de « réaliser l’impossible dans la discrétion ». Les noms de Johann GODIN, consul adjoint, et de Mostafa MELLOUKI, secrétaire général de l’Institut français, ont symbolisé cet engagement collectif. Les sponsors: Alstom, la Chambre française de commerce, Lesaffre et d’autres, ont également reçu la gratitude des organisateurs pour avoir transformé cette soirée en un moment de grâce.
La fête s’est prolongée par une exposition photographique, « Ralentir », où Brahim Benkirane et Alexandre Chaplier ont capté la poésie des routes marocaines oubliées, et par un concert sous les étoiles. Entre délices gastronomiques et mélodies, l’instant a incarné cette amitié que la Consule générale a qualifiée de « vivante et précieuse ».
Dans une péroraison enflammée, trois vivats ont résonné : « Vive la République, Vive la France, Vive l’amitié franco-marocaine ! », triple invocation où se résumait l’esprit de cette nuit, tout à la fois célébration du passé et promesse d’avenir.