
Suite à la publication de l’article intitulé « L’aménagement de la forêt Maâmora à Sala Al Jadida : un rendez-vous raté », l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) tient à apporter les précisions suivantes :
1. Sur l’importance de la forêt de Maâmora et de Sala Al Jadida
La forêt de Maâmora, et particulièrement son versant urbain à Sala Al Jadida, constitue un poumon vert vital pour la région Rabat-Salé-Kénitra. Elle représente à la fois un espace écologique unique de chêne-liège, un lieu de loisirs et de sport pour des milliers de citoyens, et un facteur de rayonnement touristique et culturel.
Consciente de cette valeur, l’ANEF met en œuvre, dans le cadre de la stratégie nationale « Forêts du Maroc 2020-2030 », une approche intégrée et participative pour la protection, la reconstitution et la valorisation durable de ce patrimoine naturel.
2. Sur l’état de délabrement et les pressions constatées
L’ANEF reconnaît que la proximité de la forêt avec les zones urbaines exerce une forte pression: dépôts sauvages de déchets et gravats, circulation anarchique de véhicules, comportements inciviques. Ces phénomènes concernent plusieurs partenaires (collectivités territoriales, autorités locales, associations, citoyens).
L’ANEF agit en coopération avec eux à travers :
Des campagnes de nettoyage régulières,
La mobilisation de 9 gardiens affectés à Sala Al Jadida,
Des actions continues de sensibilisation citoyenne.
3. Sur les plantations et la régénération du chêne-liège
Les opérations officielles de régénération (programme 2024-2025) ont été réalisées durant la période biologique adéquate, selon les normes techniques de l’ANEF.
Il s’agit d’un programme de reconstitution du chêne-liège dans les zones dégradées.
Les jeunes plants ont été protégés par un système de clôture grillagée (et non de simples barbelés), afin de prévenir le piétinement et le pâturage.
Le barbelé évoqué dans l’article correspond à une mesure provisoire remplacée depuis par un dispositif adapté et durable.
4. Sur la gestion des déchets et les équipements
La gestion des déchets est un enjeu partagé. L’ANEF coopère avec les collectivités et autorités locales pour renforcer les équipements (poubelles adaptées, signalétique, points de collecte), tout en poursuivant ses actions de sensibilisation.
5. Sur les budgets et travaux de réhabilitation
Les montants investis pour la forêt de Sala Al Jadida sont planifiés, validés et contrôlés par les instances financières compétentes. Ils couvrent aussi bien les travaux visibles que les études, le suivi écologique, la mobilisation du personnel et les campagnes de sensibilisation.
6. Sur les coupes d’arbres
Contrairement aux affirmations de l’article, les opérations menées ne sont pas des « coupes illégales » :
Elles s’inscrivent dans le cadre d’un marché public exécuté par une entreprise privée,
Elles consistent en un nettoyage d’arbres morts afin de réduire les risques sanitaires et sécuritaires,
Elles ont été conduites conformément à la réglementation en vigueur et aux règles techniques sylvicoles propres aux forêts de chêne-liège.
Quant aux abattages liés à des chantiers routiers à Sala Al Jadida, ils se situent en dehors du périmètre géré par l’ANEF et relèvent de travaux de voirie.
7. Sur le projet structurant de valorisation
Un plan intégré d’aménagement récréatif de la Maâmora et de Sala Al Jadida est en cours d’élaboration, en partenariat avec la Région Rabat-Salé-Kénitra (Programme de développement régional 2022-2027), pour un budget de 15 millions de dirhams.
Ce projet prévoit :
L’interdiction de l’accès des véhicules motorisés,
L’aménagement de sentiers et d’aires de loisirs respectueux de l’environnement,
Un entretien durable et régulier des infrastructures.
Le démarrage des travaux est prévu en 2026.
8. Comparaison avec les forêts urbaines de Rabat
Il convient de préciser que les forêts urbaines de Rabat (Nouzhat Hassan, Ibn Sina, …) se distinguent par leur ancienneté d’aménagement ainsi que par la spécificité de leurs conditions de gestion.
La forêt de Sala Al Jadida est une forêt plus récente et en cours de structuration, mais elle bénéficie d’un programme prioritaire dans le cadre de la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 », qui vise à hisser son niveau d’équipement et de gestion à celui des forêts urbaines de référence.
9. Sur les chiens errants et autres nuisances
Il s’agit d’une problématique partagée entre plusieurs partenaires (collectivités locales, services vétérinaires, associations de protection animale). L’ANEF coopère avec ces acteurs pour protéger les usagers et sécuriser les zones fréquentées, en attendant la mise en œuvre de solutions plus durables.
Conclusion
La forêt de Sala Al Jadida est au cœur des priorités de l’ANEF. Loin d’être un « rendez-vous raté », son aménagement s’inscrit dans une dynamique nationale ambitieuse qui conjugue régénération écologique, équipements modernes et coopération avec les partenaires.
L’ANEF réaffirme son engagement à faire de la Maâmora un espace emblématique de durabilité, de convivialité et d’image positive du Maroc.