Les émigrants marocains: un fort potentiel pour le développement du Maroc
Le Maroc est un pays d’immigration, d’émigration et de transit. Selon les résultats de l’Enquête Nationale sur la Migration Internationale 2018-2019 publiés par le HCP « Haut Commissariat au Plan », le nombre des MRE est arrivé à plus de cinq millions d’émigrants marocains, un chiffre qui montre que la diaspora marocaine est omniprésente dans les quatre coins du monde, et représente un capital humain actif dans plusieurs domaines.
D’autre part, le niveau d’éducation des émigrants a changé, avant on encourageait plus la migration de la main d’œuvre. Or, actuellement, les Etats d’accueil optent pour une migration sélective, qui ne concerne que les personnes qualifiées ou hautement qualifiées, et aussi des compétences au niveau professionnel selon le secteur de besoin dans ces pays d’installation.
Ces MRE (les Marocains Résidant à l’Etranger) participent au développement économique de leur pays à travers les transferts des fonds à leurs familles, ou pour les investissements, ces transferts représentent 7% du PIB marocain.
Cependant, est ce que les MRE ont l’intention de retour ?
Afin de répondre à cette question on a réalisé une étude en ligne, à travers un questionnaire pour étudier l’intention du retour chez les MRE.
D’après leurs réponses, on a des profils diversifiés au niveau du genre (51% des hommes et 49% des femmes), de l’âge, et des caractéristiques socioéconomiques et professionnelles.
Cette étude a montré que 32.3% des répondants ont le projet de retour vers le Maroc pour profiter de leurs familles et de leur retraite, ainsi, pour participer au développement de leur pays d’origine à travers le partage de leurs expériences, et aussi pour des raisons de religion et du racisme au pays d’installation.
37.4% des répondants souhaitent retourner mais avec des conditions liées à l’amélioration de la situation économique et sociale au Maroc, l’augmentation des salaires et des opportunités d’emploi, l’absence de la corruption et de l’injustice, comme ils préfèrent ce retour après avoir atteint une situation financière stable pour assurer une vie confortable au Maroc.
Alors parmi ces répondants, on a 55.1% souhaitent retourner avant la retraite pour réaliser des projets ou pour trouver des opportunités d’emploi qui peuvent répondre à leurs attentes, au moment où 44.9% choisissent de retourner après la retraite.
D’autre part, 30.3% des répondants ne pensent pas au retour, car ils ont de bonnes conditions de vie dans leurs pays d’installation, ainsi les salaires sont beaucoup plus attractifs, et pour les personnes qui ont déjà construit une famille, ils voient que le système éducatif sera mieux pour leurs enfants, et des autres ont mentionné la difficulté d’intégration de leurs enfants au sein de la société marocaine.
Il est important de signaler que la majorité des répondants ont un niveau d’instruction qualifié ou hautement qualifié dans des domaines divers et développés, parmi lesquels on cite ; le domaine de santé, d’énergie, biologie, agriculture, management architecture, sécurité informatique, intelligence artificielle, culture et médias numériques, Data service, recherche scientifique, développement logiciel embarqué, restauration et logistique.
Ainsi, la majorité des personnes interviewées ont déclaré qu’ils ont l’intention de création d’un projet au Maroc en cas d’un retour définitif ou d’une migration pendulaire, en bénéficiant des facilités au niveau des procédures administratives et financières en contrepartie, dans le cadre d’une approche Gagnant-Gagnant.
D’après cette enquête, on constate que les marocains résidant à l’étranger sont un capital humain important, ils ont eu des formations dans des domaines diversifiés et développés, comme ils ont des expériences professionnelles très variées.
Alors on peut dire que cette diaspora peut participer au développement du Maroc, à travers le partage de leurs savoirs, et à travers les investissements, comme c’était mentionné, plusieurs parmi eux ont l’intention de retour et d’investissement au Maroc, surtout qu’on est entrain de concrétiser le modèle du développement 2035 qui vise à améliorer le monde d’entreprenariat au niveau national, et de créer du Maroc un pays attractif des investisseurs.
Pour cette raison notre Royaume doit mettre en place une stratégie à moyen et long terme pour bien comprendre sa diaspora et savoir ses compétences et ses moyens, ainsi ses besoins pour l’encourager à investir et à penser à l’amélioration de son pays. Parmi ces mesures, on propose l’amélioration du secteur administratif, et la proposition des facilités d’investissement et de financement, et des opportunités attractives à son profit.
Chaimae MAKHTOUM