
Hicham TOUATI - Sous l’impulsion conjointe de l’Université Euromed de Fès (UEMF) et de l’École de droit de la Sorbonne, la troisième édition des Journées Restructuring a marqué un tournant décisif. Avec plus de 250 experts venus d’Europe et du Maroc, l’événement a non seulement battu tous les records de participation, mais a surtout affirmé son statut de plateforme incontournable pour anticiper les mutations du droit des entreprises. Entre débats d’une rare intensité et transmission aux futures générations, Fès s’est imposée comme le creuset d’une réflexion juridique en pleine effervescence.
La capitale spirituelle du Maroc s’impose peu à peu comme un haut lieu du droit international. Les 8 et 9 mai 2025, elle a accueilli la troisième édition des Journées Restructuring, organisées par l’Université Euromed de Fès (UEMF) et l’École de droit de la Sorbonne. Un rendez-vous qui a battu un record de participation avec plus de 250 spécialistes du droit des entreprises en difficulté.

« Le succès croissant de ces journées démontre l’intérêt réel pour ces enjeux, mais aussi la qualité de l’accueil offert par l’UEMF », s’est réjoui François-Xavier LUCAS, professeur à la Sorbonne et à l’UEMF, et co-organisateur de l’événement. De 150 participants en 2023 à plus de 250 cette année, la montée en puissance est notable.

Sept tables rondes ont rythmé les échanges, animées par des figures majeures du droit. Jacques FINESCHI, président honoraire du tribunal de commerce de Nanterre, Patrick SAYER, président du tribunal de commerce de Paris, Christine MARIETTE, déléguée à la prévention des difficultés des entreprises, mais aussi Antoine GAUDEMET, professeur à l’Université Paris-Panthéon-Assas, et Irina PARACHEKEVOVA-RACINE, professeure à l’Université de Toulouse, ont apporté leur expertise sur des sujets aussi cruciaux que la restructuration amiable, les classes de parties affectées, les aspects internationaux de la restructuration ou encore la gouvernance des sociétés.

Le thème de cette édition, « La restructuration dans un monde en mutation », a suscité des discussions riches et engagées. Christine MARIETTE a insisté sur l’importance de l’anticipation : « À Paris, nous traitons 600 procédures préventives contre 700 redressements. Il faut agir avant la crise. » Un message fort, en phase avec les réalités économiques actuelles.

De son côté, Patrick SAYER a mis en garde contre une dérive techniciste du droit, rappelant la nécessité de préserver ses grands principes face aux nouvelles procédures. Une vigilance partagée par plusieurs intervenants.

Au-delà des débats, l’événement a aussi été une formidable opportunité pour les étudiants du Master droit des affaires Sorbonne-UEMF. « Ces échanges ont été d’une richesse exceptionnelle », confie Nivinne ALLALI. François-Xavier LUCAS souligne l’enjeu : « Nos étudiants dialoguent avec leurs futurs employeurs. Ils découvrent le droit tel qu’il se pratique. »

L’UEMF, saluée pour la qualité de ses infrastructures et son accueil chaleureux, a séduit l’ensemble des participants. « Cette université impressionne », note Christine MARIETTE, louant le positionnement stratégique de l’établissement.

Au moment de clore cette édition, une certitude s’est imposée : à travers les Journées Restructuring, Fès devient un point de convergence pour penser l’avenir du droit. Et lorsque François-Xavier LUCAS évoque déjà la prochaine édition, c’est tout un réseau d’experts, d’universitaires et de praticiens qui se projette vers 2026… avec Fès en ligne de mire.



