Partager sur :

Quand l'impunité défigure Fès : le cri d’un citoyen oublié

Dans les ruelles de Oued Fès, au cœur du quartier Tghat, un homme regarde chaque matin le désordre s'étendre sous ses fenêtres. (M. A.), citoyen ordinaire, est devenu, bien malgré lui, le prisonnier d’un chaos entretenu par son voisin (A. J.), un homme dont l’assurance ne tient pas à la justesse de ses actes mais aux protections obscures qui le soustraient aux rigueurs de la loi. Depuis des années, cet individu s’est approprié l’espace public, l’a transformé en un amas hétéroclite de ferrailles, en un refuge pour nuisibles et en un théâtre d’abus répétés contre la tranquillité d’un voisinage impuissant.

Les démarches entreprises par (M. A.) pour mettre un terme à ce calvaire forment un interminable cortège de lettres officielles, de rapports et de constats dressés par des commissions mandatées par l’administration. Le premier d’entre eux, daté du 17 novembre 2020, témoignait déjà du désordre ambiant : monceaux de déchets, végétation abandonnée et refus catégorique de l’intéressé de s’y conformer à l’injonction immédiate qui lui avait été faite. Trois ans plus tard, une nouvelle commission, réunissant représentants de la police administrative, des services d’urbanisme et de la santé publique, ne put que dresser le même constat accablant. Rien n’avait changé, si ce n’est l’ampleur de l’anarchie qui, au fil du temps, s’est enracinée comme une malédiction pesant sur ceux qui osent encore espérer l’intervention des autorités.
 

L’indignation de (M. A.), loin de se tarir, s’est muée en une plainte plus pressante encore, déposée le 27 novembre 2024 auprès des instances concernées. Il y décrit avec précision le cauchemar quotidien qu’il endure : un espace transformé en dépotoir, devenu l’abri de rongeurs, de scorpions, d’insectes en tout genre et de chiens errants dont l’agressivité constitue une menace constante. Victime à trois reprises de morsures, il ne se contente plus de dénoncer une nuisance visuelle ou sanitaire, mais alerte sur un danger imminent qui pèse sur sa sécurité et celle de sa famille.
 

Loin de se limiter à l’occupation illicite de l’espace public, son voisin s’est également arrogé le droit d’y ériger des structures illégales. Sans autorisation, il a ainsi installé un toit démesuré au-dessus de sa terrasse, accentuant encore la défiguration d’un quartier qui, faute de régulation, bascule lentement dans l’anarchie.

Face à cette situation, une question demeure : quelle est la valeur d’une loi qui ne s’applique pas à tous ? Pourquoi les décisions des commissions administratives ne sont-elles suivies d’aucune exécution ? Que reste-t-il de la parole des citoyens lorsque celle-ci se heurte à la surdité complice de ceux qui, investis de l’autorité, choisissent d’ignorer l’injustice ?

(M. A.) ne réclame ni privilège ni faveur, mais simplement le respect de droits élémentaires garantis à chaque citoyen. Sa lutte, bien que personnelle, est le reflet d’une problématique bien plus vaste : celle d’un système qui, en tolérant l’impunité, érode peu à peu le principe fondamental de l’égalité devant la loi. Jusqu’à quand l’inaction servira-t-elle d’excuse ? Jusqu’à quand les abus prospéreront-ils sous le regard détourné des institutions ? Il appartient aux autorités de répondre, et cette fois, de répondre avec autre chose que le silence.

Maglor avec l3assima.ma et https://www.blazwaktv.com/

Langue
Français
Région
Fez - Meknès
Partager sur :