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UGTM Fès : La lutte des salariés de C.B. face à un profond malaise social

Hicham TOUATI - La ville de Fès traverse une période de tensions sociales marquées par un conflit croissant au sein de la société en charge de la gestion déléguée du transport urbain. Le 31 janvier 2025, le bureau syndical affilié à l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) à Fès a annoncé son intention de lancer une grève générale et d’organiser une manifestation devant le siège de l’entreprise. Un acte fort qui s’inscrit dans un contexte de mécontentement face aux retards répétés dans le versement des salaires, ainsi qu’au non-enregistrement des employés auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale, sans oublier l’arrêt brutal des indemnités maladie, aggravant ainsi la précarité des travailleurs.

 

La situation a commencé à dégénérer dès le 27 janvier, date à laquelle les salariés de C.B. ont organisé leur première manifestation. Ce rassemblement a marqué un tournant dans la lutte des travailleurs, illustrant une solidarité inédite parmi les employés, déterminés à faire entendre leurs revendications légitimes. Malgré les tentatives de médiation de la part des autorités locales, y compris du Pacha de la commune de Saïs et des responsables de la sécurité, les promesses de l’entreprise de régulariser les paiements dans les 48 heures n’ont toujours pas été honorées.

 

Conscients des difficultés économiques qui pèsent sur l’entreprise, mais ne pouvant plus supporter la situation, les conducteurs et contrôleurs, réunis par le biais d’une correspondance dont nous avons obtenu copie, ont annoncé une nouvelle journée de protestation prévue pour le 30 janvier 2025. Cette action vise à exercer une pression sur la direction afin de régulariser le paiement des salaires impayés des mois de décembre 2024 et janvier 2025. Lors de cette manifestation, les employés entendent bloquer la sortie des bus, un geste symbolique mais fort qui traduit un ras-le-bol général et une détermination à aller plus loin si leurs droits ne sont pas satisfaits.

 

La grève générale et la manifestation du 30 et 31 janvier, si elles se tiennent comme prévu, seront le reflet d’une colère qui ne cesse de croître face aux difficultés rencontrées par l’entreprise à honorer ses engagements. Des sources proches du syndicat indiquent que ces actions font suite à une série de promesses non tenues, exacerbant ainsi le malaise social des travailleurs, dont les conditions de vie et de travail se détériorent chaque jour un peu plus. Le non-paiement des salaires met en péril l’équilibre financier des employés, et l’arrêt des compensations sociales, notamment pour les malades, laisse ces derniers dans une situation sanitaire des plus fragiles.

 

L’UGTM dans la ville de Fès a d’ailleurs appelé les autorités locales à intervenir d’urgence pour régler cette crise de manière définitive. Le syndicat avertit qu’une prolongation de cette situation pourrait non seulement envenimer les relations entre les salariés et l’administration de la société en charge de la gestion déléguée du transport urbain dans la capitale spirituelle du Royaume, mais aussi entraîner une intensification des protestations. Selon les syndicalistes, les revendications ne se limitent pas uniquement aux arriérés de salaires, mais incluent aussi la protection des droits sociaux et de santé, des exigences fondamentales pour tout travailleur dans une entreprise.

 

Le sort des travailleurs de C.B. semble donc suspendu à l’issue des manifestations et à la réponse des responsables. Les prochains jours s’annoncent cruciaux pour l’avenir de ce conflit social, et tout porte à croire que l’issue de ce bras de fer déterminera l’avenir de la relation entre les employés et leur employeur.

Langue
Français
Région
Fez - Meknès
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