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Belkacem Drif réunit autour de lui un aréopage de musiciens de talent

D'origine kabyle, né en Banlieue parisienne, Belkacem Drif est le benjamin d’une fratrie de 12 enfants. Même si la musique a toujours été présente au sein de la famille, rien ne le prédestinait à devenir musicien professionnel.

C’est avec ses voisins, une famille de musiciens d’origine gitane, qu’il s’initie aux percussions, découvre le flamenco et se passionne pour cette musique. Comme il est turbulent, son instituteur lui conseille d’intégrer une école de musique où il travaille les percussions classiques.

A 16 ans il commence à jouer dans les bals le week-end et décide de se consacrer uniquement à la musique. Il s’inscrit au conservatoire du 9e arrondissement de Paris, puis sous la baguette de Guy Hayat, il intègre le CIM, où il étudie l’harmonie Jazz avec Philippe Baudoin. Il sort diplômé de l’école de batterie Emmanuel Bourseault et obtient une licence de musicologie à Paris 8. 

C'est un amoureux du rythme, des rythmes, d’où qu’ils viennent. De la musique de sa Kabylie originelle à ses voyages en Espagne, au Maroc ou encore aux Etats- Unis, de ses rencontres avec des musiciens de tous horizons (Antonio Lopez, Brahim Izri, Julio Laks, Alain Jean-Marie, Saïd Mesnaoui et Travis Bürki pour ne citer qu’eux), Belkacem a gardé le goût du partage, d’une musique généreuse, ouverte aux expériences et aux mélanges. En un mot : l’ouverture aux autres. SIEMPRE LO MISMO son 2e album ouvre le champ au chant et à de nouvelles rencontres. Toutes ses compositions racontent ce goût profond pour la découverte et le métissage.

L'hommage de RFI Musique

RFI Musique pose la question : "Quel est le dénominateur commun à toutes ces tonalités enracinées dans leur tradition respective, qu’elles soient kabyles, cubaines, ibériques ou marocaines ?"

Belkacem Drif nous livre une réponse magistrale à cette perpétuelle interrogation. En pariant sur l’essence d’une culture, la maîtrise d’un art et l’ouverture d’esprit, chanter à l’unisson est possible. Il n’est plus impératif de se comprendre, il suffit de ressentir. Les mots n’ont plus d’importance, les notes dialoguent instantanément.

Cette entente indicible irradie le répertoire de Belkacem Drif qui s’autorise, par ailleurs, une relecture très audacieuse du Boléro de Maurice Ravel déjouant avec malice l’implacable rigueur temporelle de l’œuvre originale. Quitte à revitaliser une composition universelle, autant faire un pas de côté et jouer avec d’autres codes instrumentaux.

Cette pointe d’humour judicieusement arrangée dévoile, une fois de plus, l’inventivité et la finesse des interprètes. Nous voilà revenus à notre postulat initial… Le métissage ne doit pas être une superposition d’idiomes. Il doit être animé par une volonté sincère de conjuguer des appétences. Siempre lo mismo le confirme avec goût. La collégialité l’emporte sur l’individualité. Oui, chacun des musiciens présents sur cet album a sa spécificité mais c’est ensemble que leurs prouesses stylistiques grandissent et dessinent les contours d’une œuvre métisse.

Écoutez Mila ou Soffio pour vous en convaincre. Finalement, c’est toujours pareil ("Siempre lo mismo"), aller à la rencontre, converser, s’intéresser est le premier pas vers une compréhension mutuelle. Les défiances, les croyances, les peurs, ne sont que les symptômes d’un repli sur soi.

Ayons l’âme métisse, ouvrons notre cœur et laissons-nous charmer par la musicalité arc-en-ciel de Belkacem Drif et de ses intrépides acolytes.

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