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«Chettah», un film sur l'acceptation de l'autre

Le film raconte l'histoire d’un jeune sportif nommé Rabiæ. Coach et fils d'imam, il se voit contraint de faire équipe avec une troupe de musique populaire en devenant le «Chettah» (travesti en habit féminin) du groupe.

Il décide de relever ce challenge afin de gagner une subvention européenne qui lui permettra d’équiper sa petite salle de sport et d’épouser sa bien-aimée Jamila. C’est ainsi que démarre cette aventure humaine dont l’idée germe depuis plusieurs années dans la tête de son réalisateur : «Étant Marrakchi, je passais souvent par la Place Jemaâ El Fna où je croisais les “chettah”. Il se trouve aussi que mon ami scénariste, feu Hassan El Fouta, m’avait proposé ce film de son vivant. Or, à cette époque, le risque de la censure planait à la télévision, même si en soi, le film est une comédie légère qui traite du sujet avec humour."

« A travers mon film, je veux affirmer que le Maroc peut accueillir tout le monde, confie le réalisateur. La liberté et la différence sont à la base de la coexistence. Dans le passé, le travesti pouvait danser normalement dans la grande place de Jamaa El Fna à Marrakech, et sa danse était acceptée et coexistait avec d’autres types d’art dans l’arène en parfaire harmonie ».

Le film se veut également un hommage à Bouchaib Bidaoui (1929-1964), une figure emblématique de l'art de la Aïta Marsaouia et une référence qui a marqué plus d’une génération. Impressionné par la Cheikha « Arrono », une chanteuse marocaine d’origine juive, il a su renouveler cet art et le populariser tout en bousculant son époque en se mettant dans la peau d’une femme chikha.

« En quelques années à peine, il a prouvé que l’art est avant tout une question de talent, d’innovation et d’imagination », nous explique Lotfi Ait Jaoui. « Dans ce film rythmé, j’ai envie de donner vie à ces personnages à part, leur donner plus de valeur, à travers des situations comiques et tendres ».

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