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"Chibanis, la Question", une exposition itinérante

Le photographe montpelliérain Luc Jennepin rend hommage aux chibanis. Ces hommes et ces femmes venus travailler en France, aujourd'hui oubliés. Un projet itinérant qui démarre à Montpellier et qui va s'enrichir de clichés au fur et à mesure de ses étapes en France.

Cette exposition est actuellement présentée à Marvejols (Lozère) jusqu'au 31 décembre 2022 à l'Office de tourisme, du commerce et de la culture. 

Chibani au masculin, chibania au féminin est un terme respectueux qui désigne les personnes âgées dans les pays du Maghreb. Il désigne également les premières générations d’algériens, de marocains et de tunisiens venus en France au moment des Trente Glorieuses pour faire face à la demande de main d’œuvre.

Ces hommes, restés célibataires ou ayant laissé femme et enfants au pays, se sont installés de façon permanente dans le mode de vie précaire des foyers Sonacotra où ils forment une population socialement invisible et politiquement muette. Installés dans un mode de vie difficile, ils doivent rester en France pour continuer à toucher pensions et retraites qu’ils renvoient en partie à leurs proches restés au pays. 

Le projet a commencé au printemps 2013 quand Luc Jennepin, dans le cadre du festival Arabesques - les rencontres des arts du monde Arabe organisée par l'association UNI’SONS à Montpellier, a suivi des collégiens des Escholiers de la Mosson partis à la rencontre des Chibanis de la pension de famille Adoma à Montpellier où il réalise les premiers portraits. Pour immortaliser « ces personnes dignes qui vivent dans un milieu indigne », Luc Jennepin photographe et Sophie Pourquié infographiste posent leur démarche, stricte, exigeante. Les portraits seront réalisés en buste, sur fond noir, regards de face, mains de travailleurs apparentes. Dans la continuité, des prises de vues ont été organisées dans d’autres villes : Paris, Lyon, Marseille, Martigues. 

Les portraits de Luc Jennepin éclairent cette face de l’histoire de l’immigration, et rendent hommage à ces hommes à travers la force saisissante des photos. Si la thématique des Chibanis comporte évidemment une part sociale forte et un caractère dramatique, le photographe montpelliérain né à Alger en 1970 a choisi de présenter une image valorisée de ces hommes et de ces femmes, loin du misérabilisme où on les cantonne souvent.

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