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Des trésors de la collection Al Thani s'installent à l'Hôtel de la Marine à Paris

Le cheikh qatari Hamad Ben Abdullah Al-Thani expose, à partir du 18 novembre, une partie de sa collection d’art ancien à l’hôtel de la Marine, à Paris.

Sa lune de miel avec le bâtiment de la place de la Concorde remonte à 2018. Patron de la holding Qatar Investment & Projects Development (Qipco), le prince qatari obtient alors, pour vingt ans et en échange d’un loyer annuel d’un million d’euros, l’usage d’un espace de 400 mètres carrés au sein de l’hôtel de la Marine, pour déployer sa collection de 6 000 objets d’art.

Ce site, qui est devenu le premier musée de la capitale française lorsqu’il a ouvert ses portes au XVIIIe siècle, abritant une collection d’art royal et de mobilier appartenant au roi Louis XV, était vide depuis 2015.

Il a récemment fait l’objet d’une rénovation de 120 millions d’euros, à laquelle le cheikh Hamad a également contribué à hauteur de 20 millions d’euros.

Le cheikh Hamad a commencé à constituer une collection d’art personnelle à l’âge de 18 ans. Aujourd’hui, celle-ci compte environ 6 000 œuvres, couvrant six millénaires.

Bien qu’il souhaitât initialement trouver un espace pour exposer sa collection à Londres, il est parvenu à un accord pour disposer de l’hôtel de la Marine.

Il s’agit du dernier cas d’investissement qatari à Paris, où se trouve le club de football Paris Saint-Germain, une filiale de la Qatar Investment Authority.

Cette semaine, des objets de la collection du cheikh Hamad ont été exposés pour la première fois, notamment une sculpture abstraite d’Asie mineure occidentale datant de 3300 à 2500 av. J.-C. et une tête en terre cuite d’Afrique de l’Ouest datant de 500 avant J.-C. à 500 après J.-C. La collection restera exposée durant les vingt prochaines années.

Le conservateur principal de la collection, Amin Jaffer, a déclaré au quotidien The Times que certains des objets en possession du cheikh Hamad sont trop importants et significatifs pour être «accrochés n’importe comment sur un mur à la maison», et que la plupart d’entre eux sont rangés pendant des années, sauf lorsqu’ils sont prêtés pour être exposés dans d’autres musées.

«C’est vraiment l’initiative d’un philanthrope dans l’âme qui est passionné par les œuvres d’art», a affirmé M. Jaffer, qualifiant la collection de l’hôtel de la Marine de «message d’universalisme et de dialogue entre les civilisations».

En savoir plus

Parmi les pièces maîtresses: une tête d'homme en quartzite (vers 2050 avant J-C) renvoyant aux sculpture de Gudea, souverain de la cité-état du Lagash (Mésopotamie); une tête Fang-Betsi du Gabon (1700-1850); un buste de calcédoine de l'empereur Hadrien, sculptée vers 1240 et installée sur un buste en vermeil au XVIème siècle.

D'autres trésors antiques, d'un raffinement extrême, leur succèdent dans un couloir parallèle: objets en pierre ciselés, récipients en or et en argent, bijoux et ornements du bassin méditerranéen datant de 900 à 100 avant J-C, ainsi que plusieurs oeuvres de l'art lapidaire olmèque (au moins 1.200 avant J-C).

La visite se conclut par des chefs d'oeuvre de l'Islam, exposés dans une dernière galerie conçue pour "les expositions temporaires, sur des thèmes renouvelés, afin de favoriser les échanges culturels internationaux", selon M. Jaffer.

Manuscrits, pièces de ferronnerie, textiles, céramiques, objets en verre et bijoux, proviennent de l'ensemble du monde musulman, du califat omeyade à l'empire moghol. Parmi les pièces maîtresses, un folio du Coran bleu, l'un des manuscrits les plus célèbres datant du Moyen Age, dont l'origine a suscité de nombreux débats.

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