
Maglro - Paris, le 26 mai 2025 – L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) vient de publier une étude exhaustive sur la population immigrée et étrangère en France. Les chiffres confirment une tendance de fond : la population immigrée continue de croître et de se féminiser, tout en jouant un rôle significatif dans le tissu social et économique du pays.
10,7 % de la population française est immigrée
En 2023, la France comptait 7,3 millions d’immigrés, soit 10,7 % de sa population. Parmi eux, environ 2,5 millions ont acquis la nationalité française. L’INSEE rappelle qu’un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et venue s’installer en France, qu’elle ait ou non été naturalisée par la suite.
La population étrangère, c’est-à-dire résidant en France sans la nationalité française, s’élève quant à elle à 5,6 millions de personnes, soit 8,2 % de la population totale.
L’Afrique en tête des pays d’origine
Les origines des immigrés révèlent des liens historiques et géographiques forts. Près de 48 % sont nés en Afrique, 32 % en Europe. Les cinq premières nationalités d’origine sont :
- Algérie : 12,2 %
- Maroc : 11,7 %
- Portugal : 7,9 %
- Tunisie : 4,8 %
- Italie : 3,9 %
L’année 2022 a été marquée par la guerre en Ukraine : 12,2 % des nouveaux immigrés cette année-là étaient ukrainiens, une hausse exceptionnelle.
Une concentration dans les grandes métropoles
La répartition géographique montre une forte concentration dans les grandes agglomérations, en particulier en Île-de-France, qui accueille 37 % des immigrés vivant en France. En Seine-Saint-Denis, ils représentent près d’un tiers des habitants.
D’autres régions présentent également des taux élevés : le Rhône, les Bouches-du-Rhône, mais aussi des départements frontaliers comme les Pyrénées-Orientales, la Haute-Garonne, le Bas-Rhin, la Haute-Savoie ou encore les Alpes-Maritimes.
Intégration par l’emploi : des inégalités subsistent
Le taux d’emploi des immigrés de 15 à 64 ans atteint 71 %, un chiffre similaire à celui des non-immigrés. Mais des disparités notables demeurent chez les femmes : 55 % d’entre elles sont en emploi contre 68 % chez les non-immigrées.
Concernant le chômage, les immigrés sont plus touchés :
- Non-immigrés : 7 %
- Hommes immigrés : 11 %
- Femmes immigrées : 12 %
Une évolution lente mais continue
Depuis 1946, la part des immigrés dans la population a plus que doublé : 5 % en 1946, 7,4 % en 1975, 10,7 % en 2023. La part des étrangers a connu une progression similaire.
Autre changement structurel : les femmes représentent désormais 52 % des immigrés, traduisant une féminisation croissante des flux migratoires, loin de l’image masculine des migrations des Trente Glorieuses.
En résumé, cette étude de l’INSEE confirme l’importance croissante de l’immigration dans la société française. Si l’intégration économique progresse, elle reste marquée par des inégalités de genre et une forte polarisation géographique. Autant de données qui nourriront les débats à venir sur l’avenir démographique, économique et social de la France.