Partager sur :

Le barbier, nouvel avatar de la pop culture au Maroc

Autrefois associés à une symbolique guerrière, philosophique ou religieuse, les salons de barbiers connaissent un essor mondial. Ils ont notamment le vent en poupe au Maroc, raconte le magazine TelQuel.

(Tel Quel) - Lancé à la conquête du monde depuis une dizaine d’années, à la faveur d’une allégeance renouvelée aux moustaches, boucs, barbes et autres rouflaquettes, l’empire des barbiers “branchés” à la mode new-yorkaise étend irrésistiblement son territoire. Ce dernier gagne désormais le royaume du Maroc, raconte le magazine casablancais TelQuel.

Loin de l’atmosphère rustique des salons traditionnels, les protocoles d’accueil des nouveaux barber shops sont travaillés “à la minute près” et les déplacements chorégraphiés “au millimètre”, explique Othman El Alami, développeur marocain d’une franchise. La devanture de son magasin de Marrakech arbore la même enseigne rouge et blanche que les salons des autres grandes villes du monde, vestige d’un passé où les barbiers étaient aussi arracheurs de dents et étendaient leurs torchons blancs maculés de sang pour montrer leur travail, raconte le magazine.

“Chez le barbier, tu ne peux pas mentir”

Dans le pays où l’offre est pléthorique, l’ouverture récente de salons standardisés reflète l’harmonisation mondiale de la culture des barbiers, popularisée par des séries et des émissions produites de l’autre côté de l’Atlantique.

L’une d’elle, intitulée The Shop, met en scène l’étoile barbue du basket LeBron James débattant avec des invités installés sur des fauteuils de salon vintage. “Chez le barbier, tu ne peux pas mentir”, clame le slogan de l’émission.

Nouvel avatar de la pop culture, cette image “conceptualisée” du barbier, autrefois lié à une symbolique guerrière, philosophique ou religieuse, est relativement récente, souligne TelQuel. Conçus comme des espaces de sociabilisation, les barbiers sont désormais réputés “pour la célébrité de leur clientèle autant que pour leur savoir-faire”.

L’origine de cette pratique remonte pourtant à l’ère de l’Égypte antique, près de 5 000 ans avant Jésus-Christ : “Si l’on parle de barbier et non de coiffeur, c’est parce que, historiquement, la barbe avait autant, si ce n’est plus, d’importance que les cheveux. Symbole de virilité chez les Spartiates, de sagesse chez les Arabes ou chez les Grecs, elle était même sujette à une cérémonie religieuse lors de laquelle le jeune adolescent pubère consacrait sa première barbe au dieu Apollon.”

Partager sur :