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Marion Maréchal devant la justice pour diffamation contre une école musulmane de Valence

Maglor - Valence, 1er juillet 2025 – La justice française s’apprête à juger Marion Maréchal, figure de proue du parti Reconquête, dans une affaire de diffamation publique visant une école musulmane hors contrat de Valence. L’audience est prévue pour le 2 septembre 2025 devant le tribunal correctionnel.

Des propos controversés sur CNews

En octobre 2023, Marion Maréchal avait déclaré à l’antenne de CNews, puis sur ses réseaux sociaux, que l’association Valeurs et Réussite, gestionnaire de l’école, était liée aux Frères musulmans et poursuivait « le même objectif que Daesh et Al-Qaïda : imposer la charia dans le monde ».

Des propos jugés diffamatoires par l’association, qui a porté plainte en janvier 2024. L’école, qui souhaitait à l’époque contractualiser avec l’État, estime avoir subi un préjudice moral et institutionnel majeur. Son projet d’extension a été stoppé net, et la communauté éducative locale s’est retrouvée sous le feu des critiques.

Un procès à fort enjeu

Marion Maréchal encourt jusqu’à 12 000 euros d’amende pour diffamation publique envers une personne morale. Le tribunal devra déterminer si les propos relèvent d’un débat d’idées légitime ou d’une atteinte à l’honneur et à la réputation de l’école.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte juridique sensible. En décembre 2023, Charlie Hebdo avait déjà été condamné pour des accusations similaires à l’encontre de la même association, avant d’être finalement relaxé en appel en avril 2024, la cour ayant reconnu « le droit au débat idéologique », sans preuves suffisantes d’intention malveillante.

Une école sous pression

Créée pour offrir une alternative éducative aux familles musulmanes de la région, l’école visée par Marion Maréchal affirme fonctionner dans le strict respect de la loi républicaine et rejette toute affiliation à un courant islamiste.

Son avocat, Me Jean-Yves Dupriez, dénonce une instrumentalisation politique : « Cette école est devenue un symbole de tous les fantasmes. Ce procès vise à rappeler que la liberté d’expression a des limites, surtout lorsqu’elle porte atteinte à la réputation d’une structure éducative. »
 

Une ligne de crête entre liberté d’expression et diffamation

Le procès relance le débat sur la liberté d’expression des personnalités politiques, notamment lorsqu’elles abordent des sujets sensibles comme l’islam, l’éducation et le communautarisme.

Marion Maréchal, quant à elle, a maintenu ses propos et affirme qu’elle portera « toujours un discours de vérité contre les dérives islamistes ». Son équipe de défense entend faire valoir la légitimité de ses propos dans le cadre d’un débat public.

À suivre

Le jugement du 2 septembre pourrait faire jurisprudence. Il viendra éclairer une zone grise du droit français, entre liberté de critique politique et protection contre la diffamation.

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