
Maglor.fr – Juillet 2025 - Depuis plusieurs mois, les ressortissants étrangers en France sont confrontés à une situation de plus en plus préoccupante : des retards importants dans le traitement de leurs demandes de titres de séjour. Une situation généralisée qui perturbe des milliers de parcours de vie, notamment ceux des étudiants, salariés, familles ou demandeurs d’asile.
Une hausse exceptionnelle des demandes
Selon les données communiquées par plusieurs préfectures, les services d’accueil des étrangers subissent une pression administrative inédite. En cause : une augmentation notable du nombre de dossiers déposés, notamment liée à l’arrivée à échéance de nombreux visas de long séjour valables 10 ans, délivrés au cours de la dernière décennie. Certaines préfectures évoquent une hausse de près de 20 % par rapport à l’année précédente.
Ce phénomène, combiné aux périodes de congés estivaux et au manque structurel de personnel, a entraîné un allongement significatif des délais de traitement. Dans certaines régions, les demandeurs doivent patienter plusieurs mois avant d’obtenir un rendez-vous, et parfois bien plus pour recevoir une réponse.
Une attente lourde de conséquences
Pour les personnes concernées, ces retards ne sont pas anodins. Sans titre de séjour à jour, l’accès à l’emploi, aux soins, aux prestations sociales ou aux études est compromis. De nombreux étudiants étrangers s’inquiètent de ne pas pouvoir valider leur inscription universitaire. D'autres se retrouvent dans l’impossibilité de voyager, de signer un contrat de travail ou de renouveler un bail.
Certaines associations de soutien aux étrangers dénoncent une forme de rupture dans la continuité du droit au séjour, pointant une situation qui engendre anxiété, précarité et parfois exclusion. Des recours sont possibles, mais ils impliquent souvent des démarches complexes ou contentieuses.
Les préfectures appellent à la patience
Du côté des autorités, on reconnaît un « engorgement évident », tout en appelant les usagers à faire preuve d’anticipation dans le dépôt de leurs demandes. Plusieurs préfectures indiquent avoir renforcé leurs équipes, mais estiment que la surcharge actuelle ne pourra être absorbée qu’à l’automne, avec un retour progressif à des délais plus raisonnables.
En attendant, de nombreux étrangers installés légalement en France vivent au rythme d’une administration saturée, contrainte de gérer une situation qui semble chronique. Pour certains observateurs, ces retards soulignent le besoin urgent de réformer le système d’accueil et de traitement des demandes de séjour, en le rendant plus fluide, plus accessible et plus humain.