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Un hommage à la poésie arabe et à la ville de Safi

Safi, années 2010. N'ayant pas trouvé d'éditeur, un jeune poète décide de déclamer sa poésie à travers les haut-parleurs d'un minaret. Il s'introduit dans la mosquée de son quartier, s'empare du micro et y déclame un de ses poèmes les plus subversifs. Par cet acte téméraire, il s'attire les foudres à la fois de la police et des islamistes de sa ville. Une double chasse à l'homme est lancée. C'est la trame du roman "Le poète de Safi".

Mohamed Nedali signe dans ce roman un double hommage à la poésie de langue arabe, dont il fait une arme contre l’obscurantisme, et à la ville de Safi. Publié initialement par les éditions de l’Aube en France, en novembre dernier, l’ouvrage que La Croisée des Chemins vient d’éditer au Maroc est une ode à la résistance par la littérature et le verbe.

Décidé à tirer ses concitoyens de leur léthargie séculaire, un jeune poète marocain, un peu éméché, pénètre en plein jour dans une mosquée de Safi et déclame un de ses poèmes les plus subversifs à travers les haut-parleurs du minaret. Un acte téméraire, périlleux, impensable en terre d’Allah. Une chasse à l’homme commence aussitôt dans la ville, menée, d’un côté, par des éléments de la police ; de l’autre, par une horde d’islamistes décidés à lapider le profanateur de la maison d’Allah jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le poète de Safi est un roman doublement captivant : par son histoire passionnante et par sa langue jouissive et finement ciselée.

Écrivain marocain d’expression française, Mohamed Nedali vit et travaille à Tahennaoute, son village natal, situé au pied du haut-Atlas.

Il est l’auteur de plusieurs romans, publiés en France et au Maroc, dont Morceaux de choix (Prix Grand Atlas 2005, Prix des Lycéens 2005, Prix de la Diversité, Espagne 2009), La maison de CicineTriste jeunesse (Prix La Mamounia 2012).

 

En savoir plus

Extrait :

«Au café Tanjrifte, la clientèle est la même depuis toujours, commune et prosaïque, permanente et immuable. Il arrive qu’un client ou un autre disparaisse suite à un aléa de la vie, ou emporté par la faucheuse ; les jours suivants, un autre, exactement de la même trempe, s’en vient et le supplante en douce. Au café Tanjrifte, les individus passent, les personnages demeurent, preuve que la vie est un perpétuel recommencement : tout s’y répète à l’infini, les êtres et les choses, l’heur et le malheur ; la mort seule y est irrévocable.»

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