
Par Mohamed Laabid Analyste - À mes yeux, ce qui se joue actuellement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est bien plus qu’une simple guerre régionale. C’est une bataille pour l’avenir politique et sécuritaire de vastes régions, et l’Algérie, loin d’être un observateur neutre, en est devenue un acteur dangereux.
L’effondrement du régime iranien, mis à mal par la riposte israélienne, devrait être un signal d’alarme pour Alger. Le parallèle est frappant : comme Téhéran, le pouvoir algérien s’appuie sur des réseaux terroristes pour étendre son influence, notamment à travers le Polisario et des groupes extrémistes au Sahel. Cette stratégie est vouée à l’échec, car elle ne fait qu’accentuer son isolement international.
Ce qui me choque, c’est la persistance d’un régime qui s’accroche à une idéologie dépassée, nourrie par un antisémitisme latent et un soutien à la violence, alors que le monde change autour de lui. Alors que le Maroc, la Tunisie, voire la Libye et même certains pays du Sahel tournent le dos à cette logique, l’Algérie s’entête dans une posture autodestructrice.
L’isolement diplomatique de l’Algérie est palpable : son exclusion des BRICS, le désengagement de la Russie, la préférence chinoise pour le Maroc, et la fuite des alliés régionaux. Même la Turquie, qui semblait être un partenaire potentiel, préfère désormais collaborer avec les rivaux d’Alger. Ce désert d’alliances est un symptôme grave de la faillite de sa politique étrangère.
Ce qui aggrave la situation, c’est la coopération révélée entre l’Algérie, l’Iran et des groupes terroristes, comme l’a brillamment documenté Anouar Malek. L’utilisation du Polisario comme bras armé de l’Iran en Afrique du Nord et sa formation dans des camps syriens auprès de milices chiites montre à quel point Alger s’implique dans des jeux dangereux.
À mon sens, cette politique est non seulement inefficace, mais elle met aussi en péril la sécurité même du pays. En alimentant le terrorisme et en s’isolant de ses voisins, l’Algérie joue avec le feu. Elle s’expose à des sanctions, à un classement du Polisario comme organisation terroriste, et peut-être à des interventions militaires indirectes, à l’image de ce qui se passe en Iran.
L’Algérie est aujourd’hui à la croisée des chemins : continuer à soutenir des forces déstabilisatrices au risque de s’effondrer ou engager une politique de dialogue et d’ouverture régionale. Malheureusement, le choix actuel montre que le régime préfère l’enlisement dans une stratégie d’hostilité qui finira par coûter cher à tout le pays.
Je ne peux que déplorer cette situation. Il est temps qu’Alger revoie ses priorités et cesse de faire de l’ombre à la stabilité régionale, sous peine de voir disparaître son dernier horizon politique.