
Quelque 600 000 touristes, en vacances notamment en Tunisie et en Grèce, devront être rapatriés à la suite de la faillite de l’agence de voyages britannique Thomas Cook.
Une bonne partie d’entre eux sont originaires de la Grande-Bretagne. Les autorités britanniques ont d’ailleurs déclenché lundi un plan de rapatriement d'urgence de 150 000 de leurs ressortissants, le plus gros jamais mis en place en temps de paix, depuis la Seconde Guerre mondiale.
Quarante avions ont été affrétés et 1000 vols sont prévus par l'Autorité britannique de l'aviation civile.
La Grèce et la Tunisie s’organisent
En Grèce, le gouvernement a mis en place un centre opérationnel afin de gérer le rapatriement des quelque 50 000 touristes, piégés au pays en raison de la faillite de l’agence Thomas Cook.
Selon Athènes, 22 000 personnes pourront retourner chez elles au cours des trois prochains jours. Il s’agit notamment de touristes britanniques, français et allemands.
Quinze premiers avions sont d’ailleurs arrivés sur les îles de Zante, Corfou et Kos, a précisé le ministre grec du Tourisme, Haris Theocharis, dans un communiqué.
À l’instar d’Athènes, Tunis a créé une cellule de crise afin de répondre aux inquiétudes des voyageurs et des hôteliers.
Environ 4500 touristes britanniques sont coincés en Tunisie, selon le ministère tunisien du Tourisme.
Des touristes se sont déjà vu réclamer le paiement de factures non acquittées par le voyagiste Thomas Cook en fin de semaine, ce qui a entraîné des tensions, notamment dans un hôtel de Hammamet, au sud de Tunis.
Pour les vacances, j'ai déjà payé 2210 livres (environ 3650 dollars canadiens)! Mais ils veulent plus que ce que j'ai déjà payé. Moi, j'ai dit que je n'étais pas responsable.
Patricia, touriste britannique
Le voyagiste anglais devait payer début octobre ses factures aux hôteliers tunisiens pour la saison estivale, conformément aux contrats.
Inquiétude en Tunisie
« Pour certains hôtels, c’est pire qu’après les attentats de 2015 », lâche Mouna Ben Halima, membre du bureau exécutif de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), après la mise en faillite du voyagiste britannique Thomas Cook, lundi 23 septembre. « Il y a 220 000 clients dont la consommation n’a pas été payée », poursuit-elle au terme d’une réunion de crise, mardi, avec le ministère du tourisme et l’ambassadrice du Royaume-Uni en Tunisie, Louise de Sousa.
Certains sont arrivés en Tunisie la veille de la mise en faillite et ignorent encore s’ils peuvent poursuivre leurs vacances. William Pritchard et sa femme, Brigita, originaires de Manchester, ont posé leurs bagages à l’hôtel Sentido le Sultan, à Hammamet, dimanche soir. « Nous avions entendu les informations sur une possible faillite, mais le tour-opérateur nous a dit que nous perdrions tout notre argent si nous ne partions pas. Nous sommes donc venus, mais nous ne savons pas si nous allons pouvoir repartir ou si notre séjour est pris en charge », déclare William Pritchard, appuyé sur une canne. « J’ai des soucis de santé et je prends des pilules au quotidien, je ne peux pas me permettre de rester coincé en Tunisie. J’en veux beaucoup au gouvernement britannique de ne pas avoir aidé Thomas Cook », ajoute-t-il.
Mardi, l’ambassadrice Louise de Sousa a assuré les hôteliers que les séjours entamés depuis la faillite seraient pris en charge. Les plus touchés sont les établissements tunisiens des villes balnéaires de Hammamet et Djerba, auprès desquels Thomas Cook a une ardoise de créances de 190 millions de dinars (59 millions d’euros), selon le ministère du tourisme. La FTH est en négociation pour être exonérée de la TVA prélevée sur les factures impayées à la fin du mois. Elle envisage aussi une « class action » au Royaume-Uni.