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Mounir Baatour, le premier candidat gay à la présidence en Tunisie

L'avocat a décidé de se présenter à l'élection du 17 novembre pour faire avancer la cause LGBT dans son pays.

Un quartier de villas au nord de Tunis. Les rues sont longues, tracées suivant un plan en damier et bordées d'élégantes maisons Art déco. Au numéro 24 de la rue Emir Abdelkrim, cachée derrière son mur d'enceinte, une bâtisse se fait un peu plus discrète que les autres.

Mounir Baatour est tout l'inverse de cette demeure où il a installé son cabinet. L'avocat d'affaires a décidé de s'engager en devenant le tout premier candidat ouvertement homosexuel à une présidentielle dans le monde arabe. Il y a quelques semaines, le futur candidat a annoncé avoir les 10.000 signatures nécessaires pour se présenter à l'élection qui aura lieu le 17 novembre en Tunisie. «Ma candidature a suscité beaucoup d'enthousiasme, beaucoup de soutiens», assure l'avocat, qui confirme présenter sa candidature officiellement ce mercredi 7 août.

Mais la route vers la présidence s'annonce difficile. Sur la question de l'homosexualité, la Tunisie serait le pays le moins tolérant du Maghreb, selon un sondage réalisé pour la BBC au mois de juin. À peine 7 % de la population tunisienne estime que l'homosexualité est «acceptable».

L'avocat de 48 ans connaît parfaitement le fonctionnement des médias et sait qu'il est devenu l'attraction de ce scrutin. Dès son annonce, ils sont venus du monde entier et ont pris d'assaut son cabinet. Français, Américains, Italiens, ce jour-là quand nous le rencontrons son emploi du temps est serré.

S'il n'accède pas au second tour, Mounir Baatour pourrait annoncer son ralliement au candidat le plus proche de son programme. Un conditionnel de circonstance pour ne pas perdre la face, qu'il ne faut pas se voiler: il n'a aucune chance d'être élu. Il s'est déjà soumis au suffrage universel en 2011, lors des élections de l'Assemblée nationale constituante. Ce fut un échec. Son parti, le Parti libéral tunisien, n'est même pas cité dans les vagues de sondages.

Pourtant, l'homme politique veut continuer de donner l'image du candidat qui y croit: «Ça fait des années que je me bats pour les droits de l'Homme, pour le droit des minorités et mon constat, c'est que les choses n'avancent pas assez vite et qu'au pouvoir je serais peut-être le mieux placé pour défendre mes idées.»

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