
En Tunisie, l’année 2019 s’annonce difficile pour l’économie avec une inflation à 7, 5% en 2018 et une augmentation des prix sur plusieurs produits de consommation. Face à l’austérité, le gouvernement a fait une annonce lors du vote de la loi de Finances 2019, l’annulation de la taxe d’importation pour les voitures dites « populaires », des véhicules importés dont la capacité du moteur ne dépasse pas 1,2 litre et qui bénéficient donc d’un régime fiscal privilégié. Mais en réalité, cette baisse risque de ne pas avoir un réel impact sur les ménages tunisiens.
(RFI) - Une baisse des taxes et une réduction du prix d’achat de 13%, l’annonce faite sur les voitures populaires lors de la loi de Finances 2019 avait de quoi séduire : ces voitures dites populaires bénéficient d’un régime fiscal privilégié et sont accessibles pour une partie de la population dont l’impôt sur le revenu est inférieur à 1 500 euros par an.
Mais pour Mehdi Mahjoub, porte-parole de la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles, cette réduction est à relativiser : « Sans cette mesure, la voiture populaire varierait entre 27 000 et 34 000 dinars donc pour nous on est très contents de l’avoir, mais malheureusement si le dinar continue à glisser, les prix ne feront qu’augmenter, comme cela a été le cas les cinq/six dernières années. »
Aujourd’hui, même avec la réduction, les voitures populaires ne descendent pas en dessous des 20 000 dinars soit 6 000 euros, un prix encore trop fort pour les classes moyennes et les plus défavorisées en Tunisie. Au souk des voitures, dans une banlieue de Tunis, même les revendeurs de véhicules d’occasion peinent à trouver des acheteurs. Fahad est un intermédiaire entre les deux, il témoigne : « Les gens n’ont plus les moyens, c’est mort ici, plus personne ne vend ni n’achète. Une voiture qui vaut 20 000 dinars, l’acheteur propose direct 14 000 ou 15 000 ».
Face à la crise économique qui s’accentue en Tunisie, acquérir une voiture est devenu un luxe.