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Tunisie : Découverte de dix sites archéologiques romains dans le sud

Le ministère tunisien de la Culture a annoncé, jeudi, la découverte de 10 nouveaux sites archéologiques romains dans le sud-est du pays, à l'aide de technologies scientifiques utilisées par la première fois en Tunisie.

Le ministère a indiqué, dans une brochure distribuée aux journalistes lors d'une conférence de presse tenue jeudi à Tunis, que la découverte est une partie du "Limes" romain (murailles et forts entourant les anciennes villes romaines pour les protéger).

Le document ajoute que ladite découverte a été faite dans l'oasis de la localité de Chenini relevant de la province de Tataouine.

Pas loin du site découvert, et plus particulièrement à Djebel Demmer relevant de la localité de Médenine (sud-est), le même document a souligné la découverte de deux parties du Limes romain.

Dans la région de Taberguit, relevant de la même province, un système d'adduction d'eau romain a été découvert, outre 3 bassins géants ainsi qu'un cimetière. Deux forts romains ont également été découverts dans la province de Gafsa (sud-ouest).

D'après la même source, les découvertes ont été faites grâce à la coopération entre deux équipes de l'Institut des régions arides de Médenine (gouvernemental) et l'Institut National du Patrimoine (INP, gouvernemental) et l'Institut de la télédétection et de la Terre numérique relevant de l'Académie des sciences de Chine (gouvernemental).

Le document souligne que des techniques et des méthodes scientifiques spatiales ont été utilisées pour la première fois en Tunisie.

Le directeur de l'INP, Fawzi Mahfoudh, a déclaré que "le but de la coopération sino-chinoise et de l'utilisation des technologies numériques importantes dans le domaine des découvertes souterraines est de mettre en place une carte nationale numérique.

Il a ajouté, ans son allocution prononcée lors de la conférence, que ce qui précède vise également la formation de cadres tunisiens dans le domaine des découvertes archéologiques par des moyens modernes.

Il a considéré que la Chine dispose d'un potentiel et d'une expertise énormes et de haute technologie dans le domaine des découvertes souterraines, grâce à des outils et à des moyens numériques modernes, où elle possède 5 satellites qui contribuent aux découvertes et à la télédétection.

Mahfoudh a souligné que les découvertes permettront plus tard au développement du tourisme dans les régions du sud, ce qui contribuera effectivement à l'emploi et au tourisme dans le pays.

Dans une déclaration accordée à Anadolu, en marge de la conférence, le représentant de l'Académie chinoise a indiqué que "le choix de la Tunisie pour faire ces découvertes est basé sur sa position stratégique dans la région du bassin de la Méditerranée, en plus des relations bilatérales historiques.

"Notre priorité ne se limite pas à la découverte des sites archéologiques, mais aussi à l'exploitation des technologies numériques chinoises développées, et sur le fait d'aider la Tunisie à réaliser de nouvelles découvertes souterraines qui contribueront au développement de son économie et de son tourisme.

En savoir plus

Lors d'une conférence de presse à Tunis, il a été précisé que ces sites archéologiques ont été découverts par une équipe de scientifiques chinois, tunisiens, italiens et pakistanais sous le programme "Digital Belt and Road (DBAR)".

Ces sites se trouvent dans trois provinces, dont Gafsa, Tataouine et Médenine, dans le sud de la Tunisie.

A Gafsa, deux forts romains ont été découverts tandis que dans la province de Tataouine, deux parties de limes romains ont été identifiées. A Médenine, la technologie spatiale chinoise a permis de détecter deux parties de limes romains, un système d'adduction d'eau romain, trois bassins géants ainsi qu'un cimetière.

Les limes romains sont en quelques sortes des murailles et forts qui entouraient les villes romaines antiques pour les protéger.

"C'est un pari gagnant-gagnant avec la Chine, qui constitue un pays très évolué en termes technologiques, économiques et stratégiques", a dit M. El-Abidine dans une interview accordée à Xinhua.

"Nous essayerons ensemble de mettre en exergue un partenariat tuniso-chinois fructueux qui sera démarqué par la cohabitation harmonieuse entre l'intelligence chinoise et un fort potentiel tunisien en matière de patrimoine, d'archéologie et, plus globalement, d'environnement", a-t-il indiqué.

"Tout ce qu'on peut faire sur le plan civilisationnel sera relié avec les moyens technologiques qui auront de plus en plus la capacité de détecter et identifier des sites archéologiques, outre ses usages dans l'environnement et la géologie", a ajouté le ministre El-Abidine.

Le président du DBAR et académicien de l'Académie des Sciences de Chine, Guo Huadong, a également souligné que cette coopération permettrait de partager des progrès réalisés dans le domaine de la télédétection.

"Notre coopération avec la Tunisie aidera à réanimer la Route de la Soie, pour qu'elle soit une connexion entre Asie, Europe et Afrique. Cette initiative chinoise contribuera au développement et à la prospérité de nos nations", a dit M. Guo.

Pour le directeur de l'Institut national du patrimoine (INP) de Tunisie, Fawzi Mahfoudh, cette coopération a pour objectif de "bien tirer profit des technologies numériques importantes ... afin d'en aboutir à notre carte nationale numérique".

"La Chine possède un potentiel et un savoir-faire énorme dans ce domaine via des techniques sophistiqués qui offrent des produits à haute définition", a-t-il indiqué.

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