
Une émission télévisée intitulée « Shalom » d’une chaine de télévision privée crée la polémique en filmant en caméra cachée les célébrités tunisiennes du monde de la politique, des affaires et du sport, pour leur demander si elles souhaitaient coopérer ou non avec Israël.
Les célébrités sont invitées dans une maison inconnue sous prétexte de « reportage, entretien ou réunion ».
Ici des comédiens qui jouent le rôle de représentants d'une "ambassade israélienne" travaillant secrètement en Tunisie, leur demande si elles souhaitent coopérer avec Israël en échange d’argent ou d’un bon contrat.
Certaines célébrités ont catégoriquement refusé l’offre, tandis que d’autres étaient plutôt favorables.
Un ancien directeur technique a par exemple accepté d’entraîner l’équipe de Tel Aviv à condition de vivre à Ramallah, tandis que le leader du parti Wafa, M. Ayadi, connu pour sa position anti-Israël, a dit « n’avoir aucun problème avec ce pays ».
Après la diffusion de l’émission, Iyadi a soutenu qu’il avait cherché à sortir mais qu’il avait été empêché par un garde armé et que l’émission avait été réalisée « sous menace ». Il a d’ailleurs porté plainte.
Le syndicat national tunisien des journalistes a indiqué que le programme visait à normaliser les relations avec Israël, appelant tous les Tunisiens à boycotter cette émission.
L’émission a fait la polémique sur les réseaux sociaux. Certains internautes condamnent les célébrités ayant accepté de coopérer avec Israël, tandis que d’autres ont critiqué l’émission qu’ils ont qualifié de honteuse.
La Tunisie avait rompu toutes ses relations diplomatiques avec Israël lors de la seconde Intifada en l’an 2000.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a appelé ce mardi 22 mai 2018 au boycott de la caméra cachée Shalom diffusée depuis dimanche 20 mai 2018 sur Tounesna TV.
Dans un communiqué, le SNJT a indiqué que le programme s'est basé sur le ‘buzz’ sans présenter un contenu qui propose une idée. Le programme est une tentative de dénigrer des personnes pour les mettre dans une situation spécifique. Par la suite, il s'agit d'un procès d'intentions. En plus, ce programme n'a aucun lien ni avec la production journalistique, ni avec l'investigation. En plus, le programme ne répond pas aux normes du divertissement. Les victimes sont obligées de faire des déclarations dans un sens bien déterminé. Le SNJT a rappelé que les victimes doivent au préalable donner leur feu vert pour la diffusion des épisodes.
Le syndicat a aussi dénoncé l'usage de la force et de l'intimidation pour obliger les victimes à continuer la rencontre. Le SNJT a aussi dénoncé l'usage de noms de chaînes TV internationales pour piéger les victimes. Il s'agit d'une usurpation d'identité passible de poursuites. En plus, ceci met en péril les représentants des chaînes et entrave leur travail.
Dans ce même communiqué, le SNJT a ajouté que le fait de passer le drapeau de l'entité sioniste chaque jour est une forme de normalisation et de banalisation de la cause palestinienne.