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Evêché de Metz : Un vestiaire d'un autre temps pour masquer des opérations financières et immobilières ?

Le Vatican est confronté à un scandale immobilier et financier de grande ampleur. Faut-il aller aussi loin pour trouver le caillou qui fait mal dans les sandales pontificales ou épiscopales ? Non, il faut aller à Metz.

(De notre correspondant à Metz) - L'évêque de Metz a posé la première pierre du nouveau vestiaire pour les pauvres de son bras armé qu'est l'association diocésaine Caritas. Le tout en grande pompe et avec pléthore de bénédictions. On se demande à quoi va servir ce nouvel équipement qui va coûter quelques millions d'euros ?

Une coquille vide

Il faut d'abord préciser que Caritas est une coquille vide. Officiellement créée pour assurer l'animation spirituelle des mouvements caritatifs catholiques du département de la Moselle, Caritas se targue d'être actif sur le plan de l'action sociale locale. Mais quand on regarde de près, c'est du pipeau, car cette association ne fait pas grand chose pour les pauvres, hormis son désuet vestiaire. Et son rapport d'activités se contente de reprendre à son compte ce que d'autres font.

Bien plus, l'évêché a chassé le Secours Catholique du bâtiment qu'il lui louait, rue de la rue de la Glacière. Or l'accueil Jean Rhodain, géré et animé par le Secours Catholique, y menait une véritable action sociale en offrant tous les jours des repas aux plus démunis et aux sans abri. Cet accueil est aujourd'hui fermé, les SDF n'ont plus de repas, mais quelques spéculateurs et l'évêché se réjouissent car l'immeuble a fait l'objet d'une spéculation immobilière qui a profité à quelques-uns (qui ?)

Les sirènes de la spéculation immobilière

Dans le même esprit, Caritas vient de chasser plusieurs associations caritatives qui avaient trouvé un accueil dans ses locaux de la rue Paixhans. L'immeuble, un ancien hôtel particulier, est également promis à la spéculation immobilière au profit de quelques-uns que l'histoire arrivera à identifier. C'est pour cela que les associations caritatives ont été priées de quitter l'immeuble. Elles sont aujourd'hui en peine pour trouver un nouveau chez-soi permettant d'accueillir les plus pauvres des messins.

Même histoire avec l'immeuble de la rue Marchant qui depuis 1860 accueille un orphelinat, aujourd'hui transformé en institution sociale accueillant des mineurs isolés étrangers et des jeunes femmes sans abri. Pour d'obscures raisons de spéculation immobilière, l'évêché et Caritas viennent de demander au tribunal de Metz de chasser l'association qui gère cet hébergement pour les plus défavorisés.

Un vestiaire d'un autre siècle

Le nouveau directeur de Caritas essaie de se donner bonne conscience en créant un nouveau vestiaire pour les plus pauvres. Apparemment cette idée peut séduire, mais elle est d'un autre temps. A l'heure des magasins très bons marchés qui vendent des habits à très bas coûts quel est encore le sens d'un vestiaire ? D'autant plus que les vêtements ramassés ont été achetés dans ces magasins low-cost avant d'être abandonnés et qu'ils sont de très mauvaise qualité. Une fois lavés, ils ne valent plus rien. Alors à quoi bon un vestiaire qui relève d'une autre époque ?

Il eut été beaucoup plus intelligent de créer au centre ville une friperie qui proposerait à l'euros ou à quelques centimes des vêtements de grande qualité, des vêtements de marque, récupérés auprès de donateurs. Le sens serait tout différent et le modèle économique plus solide. Et pourquoi cette friperie ne serait-elle pas créée dans le cadre d'un partenariat avec le Secours Populaire et le Secours Catholique qui cherchent une alternative sensée aux vestiaires du siècle passé. 

Serge Yared

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