L'aéroport de Metz-Nancy a été rebaptisé au terme d'une longue procédure judiciaire. Une victoire pour les défenseurs de la langue française.
Cinq ans après avoir troqué l'appellation Metz-Nancy-Lorraine pour Lorraine Airport, l'établissement a décidé d'abandonner son anglicisme. Désormais, celui-ci est ainsi rebaptisé Lorraine Aéroport, un nom aux sonorités plus françaises. Un cuisant échec pour Jean-Pierre Masseret, ancien et dernier président de la région Lorraine.
Et l'aéroport de la région Grand Est n'a pas perdu de temps pour entamer cette transition. «Le site internet et la messagerie vocale ont déjà basculé. La signalétique au sein de l’aérogare aussi. Nos adresses mails vont suivre», précise le directeur Yves Loubet.
Si ce changement peut paraître futile au regard des turbulences que connait l'aéroport depuis le début de la crise, il constitue en réalité l'épilogue d'une longue bataille juridique. En 2015, la Région Lorraine, propriétaire des lieux, la directrice de l’aéroport, Françoise Herment, et Jean-Pierre Masseret, président de la région, avaient en effet décidé de modifier le nom du site afin de lui donner une dimension pseudo-internationale.
Mais l'anglicisme avait suscité l'indignation des défenseurs de la langue française, à commencer par l'association Francophonie Avenir (Afrav). Cette dernière avait néanmoins été déboutée en raison d'irrégularités externes, faisant tomber à l'eau leurs revendications.
86.000 euros en 2015
Fin 2020, le vent a néanmoins tourné. Le sénateur français Jean-Louis Masson a alors interpellé la ministre de la Culture sur la question. S’appuyant sur plusieurs articles de la loi Toubon, la réponse de Roselyne Bachelot a laissé peu d’espoir sur la suite à Lorraine Airport : «Les collectivités publiques et leurs établissements doivent avoir recours à la langue française pour la dénomination des activités, prestations, produits ou services».
C'est alors une bataille par avocats interposés qui a commencé entre l'association de défense de la langue française et Lorraine Airport. Mais s'il a consenti à retirer l’appellation, l’établissement n'a néanmoins pas communiqué pas sur le coût de ce changement de nom. Selon la presse locale, celui-ci s'élevait à quelque 86.000 euros en 2015. Une dépense d’argent public plutôt mal venue alors que l’aéroport vient de licencier une vingtaine de salariés. Mais, en toute logique, le responsable de cette bévue, Jean-Pierre Masseret, devrait payer de sa poche. Sauf que l'incompétence n'a jamais été un bon financeur.